Honduras : fraudes et assassinats, la caractéristique d’une dictature
Dimanche 1er décembre, une semaine après les élections, le Tribunal suprême électoral du Honduras (TSE) annonçait les résultats définitifs du scrutin. Négligeant les fraudes avérées, dénoncées par le parti LIBRE, issu de la résistance populaire, et par le Parti anti-corruption (PAC), le TSE – dont les membres sont élus par le Congrès national dominé par les deux partis putschistes (Parti National et Parti Libéral) – déclarait Juan Orlando Hernández du Parti national (PN) nouveau président du Honduras, avec 35,26% des voix, et n’accordait à Xiomara de Castro, la candidate du parti LIBRE, que 29,14% des suffrages.
Alors que plusieurs délégations d’observateurs internationaux et nationaux dénonçaient et prouvaient les fraudes, la Mission d’Observation Électorale (MOE) de l’Union européenne qualifiait le processus électoral de « transparent », saluait le professionalisme du TSE et avalisait ses résultats. Pourtant, M. Léo Gabriel, l’un de ses membres, se désolidarisait et dénonçait les fraudes, le trafic des accréditations des assesseurs et la manipulation des registres électoraux.
Le climat de menaces avait pris un nouveau cours violent avec l’assassinat de deux observateurs nationaux du parti LIBRE, tués par balles alors qu’ils sortaient d’un bureau de vote, et l’assassinat de José Antonio Ardon, l’un leader du Front national de résistance populaire (FNRP), samedi 30 novembre.
Lors de la conférence de presse qu’il donnait au lendemain des élections, Manuel Zelaya, coordinateur de LIBRE, refusait de reconnaître les résultats annoncés, affirmait que dans ces conditions, aucune négociation n’était possible, et que le triomphe de Xiomara Castro devait être défendu. Les militants présents scandaient : « Prenons la rue, prenons la rue ! »
Dimanche 1er décembre, ils étaient plusieurs dizaines de milliers de manifestants à répondre à l’appel du parti LIBRE à manifester pacifiquement dans Tegucigalpa. Le cortège accompagnait le cercueil de J. A. Ardon au cimetière et, bravant les cordons de l’armée, reprenait la rue pour protester contre les fraudes.
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