L'actualité jeudi du 05/12/2013
La UNE
Histoire
Après le Mali, la Centrafrique. L’armée française sous le
commandement d’un président socialiste redevient le gendarme de l’Afrique.
En droit, ces interventions sont justifiées, fortes de toute
la légalité conférée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Elles répondent
à des situations d’urgence. Le Mali était menacé par une bande d’islamistes qui
voulaient imposer leur modèle de religion et de despotisme, et d’honnêtes
élections ont suivi l’opération Serval. La Centrafrique est confrontée à
un risque de «génocide» selon
la formule du département d’Etat américain. L’ensemble de la classe politique,
à l’exception des extrêmes de droite et de gauche, soutient ces
opérations, tout comme les alliés européens de Paris et les Etats-Unis, bien
contents de laisser l’armée française en première ligne. De leur côté, les
dirigeants africains se rangent derrière l’ancien colonisateur plus de
cinquante ans après les indépendances et applaudissent à ces ingérences dans
des pays souverains. En ce XXIe siècle,
le continent africain fait ainsi exception. Ces Etats faillis de l’Afrique
francophone sont aussi le fruit d’une relation inégale, corruptrice et
corrompue : la Françafrique. De Mitterrand à Hollande en passant par Sarkozy,
tous les présidents ont promis de mettre fin à ces réseaux qui entretiennent
les élites sans jamais bénéficier aux peuples africains. Sans résultat. L’armée
française peut bien sûr servir de pompier, mais l’Afrique et Paris doivent
s’interroger sur cette sujétion et cette dépendance.
François
SERGENT
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire