L'actualité du jeudi 26/12/2013
La UNE
La Centrafrique, une faillite française
Depuis son
indépendance toute formelle en 1960, l’armée française n’a jamais quitté
la Centrafrique. Sangaris serait la onzième intervention en quarante-cinq ans
de l’ancien colonisateur. Pendant ce temps, la Centrafrique grande comme la
France et la Belgique réunies ainsi que ses 5 millions
d’habitants sont toujours aussi pauvres. Le pays est sans routes, sans écoles,
sans hôpitaux, sans armée, sans gouvernement ni administration. Un pays
failli pillé par ses présidents dont le pittoresque empereur Bokassa, habillé
par Cardin, payé par Kadhafi et copain de chasse de Giscard.
C’est dans ce pays que François Hollande a décidé d’engager une
nouvelle fois l’armée française, dûment et justement mandatée par l’ONU pour
mettre fin aux exactions des milices. Pour la première fois dans la courte
histoire de ce pays, cette guerre civile prend un caractère religieux entre une
population majoritairement chrétienne et sa petite minorité musulmane,
la confession de nombre des rebelles séléka.
Dans ce combat, la France se retrouve dangereusement
seule, abandonnée par ses alliés européens. Les forces africaines sont
déficientes ou parties du conflit, comme les Tchadiens d’Idris Déby, sinistre
dictateur et allié de circonstance de Paris. François Hollande promettait une «opération rapide» et était «sûr de son succès». A voir.
Les violences de Bangui, les manifestations antifrançaises, le
rôle trouble de l’armée tchadienne annoncent des lendemains qui
déchantent. Pour la France comme pour les Centrafricains.
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