L'actualité du mardi 27/08/2013
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L'EDITO
Par ÉRIC
DECOUTY
Nul ne peut espérer que la police règle les problèmes des
banlieues. Chacun peut, en revanche, attendre qu’elle apporte un peu
d’apaisement dans ces quartiers. Or depuis des décennies, les relations entre
les forces de l’ordre et la population des cités n’ont cessé de se
détériorer jusqu’à générer des violences désormais récurrentes. Les années
Sarkozy, par la liquidation de la police de proximité et la
sanctuarisation de la politique du chiffre, ont creusé davantage le fossé. La
question du contrôle au faciès, si brutalement repoussée par Manuel Valls,
n’a rien amélioré.
La situation de la police en banlieue est en réalité
le symptôme, parmi d’autres, du renoncement de l’Etat. La faiblesse
des moyens alloués aux commissariats dans ces zones sensibles et l’inadaptation
du recrutement de policiers souvent très jeunes et ignorants du terrain
sont des raisons évidentes de la fracture avec les populations.
De même, en se limitant à des politiques sécuritaires, les pouvoirs
successifs ont enfermé les hommes de terrain dans des missions uniquement
répressives.
Un an après l’élection de François Hollande, la gauche n’a rien
changé à cette réalité. Sans renoncer à sa mission première de garantir la
sécurité des citoyens, la police doit pouvoir rétablir des relations avec les
jeunes et les moins jeunes. Peut-être même créer du lien social. Après avoir
ardemment défendu une ligne sécuritaire, Manuel Valls doit avoir le courage
politique de définir d’autres missions de service public à la police
nationale.
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