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vendredi 1 août 2025
Là-bas si j'y suis - On pourra pas dire qu’on a rien dit - vendredi 1 er août 2025
On pourra pas dire qu’on a rien dit
Le cimetière des doctrines politiques est sans doute le plus vaste de l’histoire humaine. Dans le carré des utopies défuntes, on peut se recueillir devant la tombe de la Fraternité universelle, de l’Égalité pour toutes et tous ou de la Liberté pour qui que tu sois.
En face, devant les innombrables tombeaux des tyrannies, la visite est périlleuse car l’une ou l’autre peut ressurgir à tout moment sous de nouveaux masques et de nouvelles chansons. Ainsi le nazisme ou le colonialisme, parmi beaucoup d’autres.
Le sionisme, par exemple, mis en cause de toutes parts aujourd’hui. S’il n’est pas mort, il a déjà un pied dans la tombe. Ses plus fidèles soutiens s’agitent à son chevet désespérément mais la durée de ce conflit finit par éclairer cet « orient compliqué », à commencer par ce sionisme qui avait pour but d’en finir avec des siècles d’antisémitisme et de créer pour les Juifs un État où ils seraient enfin chez eux en sécurité.
Le conflit actuel a permis de retracer les tribulations de cette doctrine par rapport au droit et à l’histoire : « Ramener le conflit sous la lumière du droit », nous dit Monique Chemillier-Gendreau.
Or, aujourd’hui, ce projet est dans l’ornière. L’antisémitisme n’a nullement disparu, les institutions juives sionistes ne cessent d’alarmer les États et l’opinion sur sa recrudescence. Quant à la sécurité, Israël, qui n’a pas connu un seul jour de paix depuis 1948, poursuit avec force son projet colonial devenu un génocide contre les arabes palestiniens, soutenu à travers le monde par des partis racistes voire même antisémites.
Oui, au cimetière des doctrine politiques, on entend creuser une tombe...
Hugo Mathy / AFP
En attendant, le génocide continue. L’emploi de ce gros mot, comme toute critique, a été accusé d’antisémitisme jusqu’à vider entièrement la signification de ce crime par ceux-là même qui en furent victimes. Mais comment masquer les images du premier génocide où les victimes diffusent en direct leur propre destruction ?
« Il n’y a pas de génocide, il n’y a pas de famine », affirment BHL et tout le lobby soutenu par l’extrême droite. Énormes bobards qui mettent en évidence la panique politique et morale du camp génocidaire et de celles et ceux qu’ils ont réussi à intimider jusque-là. Car le vent tourne dirait-on.
L’opportunisme de Macron, suivi par quelques autres, des articles indignés, des appels à l’action, car « ne rien faire, c’est collaborer ». Mauvaise conscience européenne, lâcheté des élites et d’une grande partie du monde politique qui ne veut pas perdre sa moindre clientèle, le génocide est de moins en moins discutable.
Dès janvier 2024, la CIJ avait conclu à un « risque génocidaire ». Réactions outrées, menaces, mesures de rétorsions. Mais ce 28 juillet, deux prestigieuses organisations israéliennes de défense des droits humains, B’Tselem et Physicians for Human Rights - Israel (PHRI), ont publié un rapport accablant « Notre Génocide » (version française ici) qui affirment : « De nombreux dirigeants, notamment d’Europe et des États-unis se sont non seulement abstenus de prendre des mesures efficaces pour mettre fin au génocide, mais l’ont rendu possible en affirmant le « droit à l’autodéfense » d’Israël ».
Quand la Cisjordanie sera totalement occupée, quand les Gazaouis seront totalement déportés, devant un cocktail au bord de la Riviera, on ne pourra pas dire qu’on a rien dit.
Daniel Mermet
Tout un été Là-bas pour se refaire la cerise ! Pour découvrir et redécouvrir nos meilleures émissions, mais aussi des pépites, des idées, des surprises…
Catherine Ribeiro en concert aux Bouffes du Nord
En 1995, la chanteuse Catherine Ribeiro créait au théâtre des Bouffes du Nord le spectacle « Vivre libre ». Elle y chantait ses propres chansons mais aussi celles d’Aragon, de Barbara, Brel, Ferrat, Ferré, Lluís Llach, Colette Magny, Gérard Manset, Danielle Messia, Anne Sylvestre et même, si vous allez jusqu’à la fin, une surprise à réécouter ici : https://la-bas.org/la-bas-magazine/la-musique-de-la-bas/catherine-ribeiro-en-concert-aux-bouffes-du-nord
Préférence nationale : cette vieille recette facho, un sujet urgent
Un homme qui donne le sein à son enfant ou bien une mère pourvue d’une barbe opulente ? Voilà des questions interdites et des images prohibées. Le président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, avait été formel dans les premiers mots de son discours d’investiture : « À partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin ». La lettre de Daniel Mermet à (re-)lire sur le site de Là-bas : https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/le-cauchemar-de-monsieur-trump
« Rendre impossible un État palestinien. L’objectif d’Israël depuis sa création »
Comme des métastases, le massacre de Gaza répand effroi, haine et aveuglement. Il est crucial de comprendre les racines de ce conflit qui a commencé bien avant le 7 octobre 2023. Dans cette étude historique et juridique implacable qui remonte à la naissance du sionisme, Monique Gemillier-Gendreau, grande spécialiste du droit international, montre que jamais Israël n’acceptera de reconnaître un État palestinien vivant à ses côtés.
En 1999, le Premier ministre Lionel Jospin réagit aux licenciements chez Michelin : « l’État ne peut pas tout ». Deux ans plus tard, Bernard Lavilliers écrit « Les mains d’or ». Olivier Besancenot vous raconte les dessous de cette très belle chanson, une chanson qui saisit l’air du temps et qui va connaître un grand succès auprès du public : https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/bernard-lavilliers-les-mains-d-or
C’est qui le patron ?
Souvenez-vous l’an dernier, avant le premier tour des élections législatives, le MEDEF avait reçu un à un les candidats venus lui demander ce qu’il pensait de leurs programmes. L’occasion pour Olive Laporte de prendre la plume : https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/c-est-qui-le-patron
Nationaliser le bonheur commence par virer ces passions tristes qui nous bouffent comme des punaises de lit et rétrécissent la surface de la cage. Contre ça il faut des biscuits, il faut des provisions, il faut des armes. En voilà pour tout l’été… Un choix d’articles à découvrir ou à redécouvrir avec des surprises qui viendront au fil de l’eau.
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