Vendredi 29 août – #74 : Confiance
BONJOUR ! Fais-moi confiance ! Cette phrase, avouez, vous l’avez prononcée mille fois. C’est que la confiance est le nerf de la guerre. Aussi bien dans l’open space qu'à domicile. Dans un fameux livre – en fait, une thèse tardive... – intitulé La société de confiance, Alain Peyrefitte n’y va pas par quatre chemins : « La confiance est la clé des relations sociales, de la réussite individuelle et collective, et de la survie de la nation. » Quant aux économistes Yann Algan et Pierre Cahuc, ils démontrent dans leur ouvrage La société de défiance que « le déficit de confiance réduit significativement la croissance économique et l’aptitude des Français au bonheur » (j’ai profité de l'été pour ranger ma bibliothèque...)
Vote. En politique, le vote de confiance est un acte formel, solennel même, et hystérisé car il peut provoquer une chute de gouvernement... (pour ceux qui ont vraiment décroché cet été, le Premier ministre François Bayrou l’a obtenu du Président pour le 8 septembre). En entreprise, c’est une autre affaire. C’est plutôt un appel de chaque instant. Certes, de grands groupes organisent des sondages internes réguliers, des enquêtes d’engagement ou des outils de feedback anonymes pour mesurer le climat social, évaluer la confiance collective et adapter la gouvernance en conséquence...
Leadership. Mais en règle générale, la confiance procède d’une politique plus diffuse, d’une culture d’entreprise. Elle passe par une com transparente, une écoute que les pros qualifient d'« active », une posture de proximité, d’humilité et de cohérence (ça se travaille!), la valorisation et la reconnaissance, une culture d’entreprise participative, etc. J’aime bien ces mots de Nicolas de Tavernost, ancien patron emblématique de M6 : « Le leadership, c’est avoir confiance en soi et donner confiance autour de soi ». Bien vu !
Bienfaits. Il existe des tonnes de manuels sur les bienfaits de la confiance. Elle stimule l’engagement – vrai ! Elle favorise la cohésion – pas faux ! Elle réduit les conflits et les tensions – à confirmer, mais a priori oui. Elle nourrit le bien-être au travail – nouvelle tarte à la crème du management. Elle facilite l’autonomie et la responsabilité – absolument. Tout cela est bel et bien. Mais le management par la confiance a ses limites. D’abord parce que celui qui le pratique ne doit pas être soupçonné de manipulation. Vous vous souvenez d’Edouard Balladur ? Il avait été caricaturé en serpent Kaa qui répétait au jeune Mowgli « aie confiance »... pour mieux le dévorer.
Et dangers. Et puis la confiance, c’est un peu comme la liberté que l’on revendique à condition qu’elle n’implique pas trop de responsabilité : elle n’est pas toujours acceptée par ses destinataires. L’absence de cadre ou de contrôle faute de feedbacks, la dépendance à un leader « parfait », le sentiment d’injustice ou d’inégalités entre confrères plus ou moins autonomes, l’absence de processus clair qui freine l’alignement des efforts, le risque d'épuisement de la part de salariés qui cherchent à chaque instant à démontrer leur valeur, peuvent être contre-productifs. Sans parler de l’abus de confiance : certains collaborateurs peuvent utiliser leur autonomie pour procrastiner, éviter des tâches importantes ou se livrer à des activités non liées au travail. Parfois, un peu d’autorité ne nuit pas.
AH, UNE DERNIERE CHOSE ! Jusqu’au vote de confiance, le 8 septembre, la France sera comme suspendue. D’ici là, très bonne rentrée à tous!
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Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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