Les Européistes en bande désorganisée ? Après qu’Ursula von der Leyen a conclu d’une poignée de main le « plus grand deal jamais passé » avec Donald Trump (aux dires de celui-ci), instaurant une nouvelle taxation sur les produits européens exportés vers les États-Unis, le camp libéral-centriste français renâcle. Lundi, François Bayrou a qualifié le jour où cet accord de « soumission » qui resserre le collier de l’Union européenne de « jour sombre ».
Depuis, la droite et le centre ergotent sur la longueur de la laisse. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, fustige un « mauvais accord, mais la moins mauvaise des solutions ». Celui des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, attendait un geste de « crédibilité » de l’UE, dont l’inefficacité le laisse depuis sans voix. Que vont-ils pouvoir dire aux « filières économiques impactées par les droits de douane américains » réunies ce mercredi après-midi à Bercy ?
Pour Donald Trump, qui s’estimait lésé, il s’agissait de « rééquilibrer » la balance commerciale entre Europe et États-Unis. Jeu de dupes du président américain, qui ne regarde sciemment que les échanges de biens, excédentaires en 2024 de 197,5 milliards d’euros en faveur de l’Europe.
Or il existe « un autre déséquilibre commercial », note le ministre chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin : « Celui des services et notamment des services numériques. » Sur ce point, les États-Unis sont excédentaires de 148 milliards d’euros. Grâce notamment aux profits réalisés par les Gamam (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft) sur le continent. Comme quand Paris choisit de favoriser Netflix ou Amazon au détriment de la télévision publique…
Pire. Lorsqu’un consommateur en Espagne, en France ou en Belgique s’offre, par exemple, une paire de Nike, la filiale paie un droit d’utilisation de la marque au géant états-unien. Une manne que toutes les parties font mine d’ignorer et qui compte pourtant pour un tiers dans la balance commerciale des services. Sans compter les largesses accordées aux cabinets d’expertise américains, comme McKinsey, qui font fortune en Europe. En partie grâce aux gouvernements Macron.
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