Malgré les déclarations de bonnes intentions, en perpétuant la logique d’un modèle agricole qui a pourtant fait la preuve de ses carences, la loi présentée par le gouvernement comme LA solution et examinée dès aujourd’hui à l’Assemblée nationale a toutes les chances de manquer les objectifs qu’elle affiche pourtant dans son intitulé. À savoir garantir la souveraineté et le renouvellement des générations en agriculture. À l’instar, de Félix Flandrin, qui témoigne ce matin dans nos colonnes, ils sont pourtant nombreux à voir leur projet d’installation contrarié par la spéculation et l’accaparement des terres au profit d’exploitation toujours plus grandes. Un problème que le texte de Marc Fesneau laisse entier.
Pour le syndicat Modef, cette loi d’orientation agricole est même « un énième plan social qui risque de faire disparaître 150 000 exploitations agricoles ». Et pour cause, le gouvernement fait mine d’avoir entendu la colère paysanne pour mieux entériner un modèle de production intensive. Pour preuve, la question des « prix planchers » - dont Emmanuel Macron s’était saisi lors du salon de l’agriculture - a disparu des radars de l’exécutif alors même que le revenu des agriculteurs est le nœud du problème. Comme de coutume, le camp présidentiel préfère, au plus grand bonheur de l’agrobusiness, s’en prendre aux « normes », quitte à sacrifier l’outil de travail des agriculteurs - la terre - au moins-disant écologique. Le tout pour mieux épargner les traités de libre-échange et leur lot de dumping social et environnemental. Car, rappelons-le, le Ceta (l’accord UE-Canada), rejeté au Sénat, n’est lui toujours pas au menu de l’Assemblée.
Retrouvez également sur l’Humanite.fr les autres infos qui font l’actu ce mardi matin. À commencer par l’embrasement en Kanaky-Nouvelle-Calédonie face au refus du gouvernement de retirer sa réforme du corps électoral malgré les appels de la gauche, ou encore le rapport de Human Rights Watch sur les attaques d’humanitaires par l’armée israélienne à Gaza.
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