| HADRIEN MATHOUX RÉDACTEUR EN CHEF POLITIQUE 38 listes : pour quoi faire ? Si la politique vous intéresse, cela n'a pas pu vous échapper : puisque nous sommes arrivés à deux semaines des élections européennes, qui nous occupent tant, le temps est désormais venu de la campagne officielle, et donc de la diffusion à la télévision des clips officiels de chacune des… trente-huit listes qui espèrent — plus ou moins — envoyer des eurodéputés à Bruxelles.
Trente-huit, cela fait beaucoup. À Marianne, on a beau se passionner pour le savant découpage de la population française politisée en familles de pensée, jamais nos élucubrations ne nous ont fait parvenir à ce chiffre faramineux. Et le visionnage des vidéos de propagande électorale confirme le caractère microscopico-groupusculaire de certaines listes, de la défense de l'espéranto à celle des abeilles en passant par la farce grand-guignolesque montée par Dieudonné et Francis Lalanne.
Pourquoi une telle prolifération ? Les européennes s'y prêtent particulièrement bien : les modalités d'inscription d'une liste sont presque inexistantes. Pas besoin de recueillir des signatures ou de mener une campagne faramineuse, il suffit en théorie de trouver 81 noms à inscrire sur une liste, tandis que les bulletins de vote peuvent même être imprimés à domicile.
Nul espoir, en revanche, pour l'immense majorité des listes en course, d'obtenir les 5% des suffrages nécessaires pour obtenir des sièges au Parlement européen. Ni même d'atteindre les 3% synonymes de remboursement des frais de campagne. Il y a cinq ans, 21 des 34 listes présentes sur la ligne de départ n'avaient même pas dépassé 1% des voix. Du pluralisme démocratique à l'indigestion politicienne, il n'y a qu'un pas. Twitter @hadrienmathoux
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