POLITIQUE - Trop cher payé. Les élus de gauche s’accordent pour dire que la sanction décidée à l’encontre de Sébastien Delogu est « disproportionnée ». L’élu insoumis a brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle durant les questions au gouvernement ce 28 mai, le bureau de l’Assemblée s’est alors réuni en urgence et a voté pour la sanction la plus lourde : la censure avec exclusion temporaire.

Une peine jugée « disproportionnée » de façon unanime à gauche, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Notamment au vu de la « jurisprudence » : « Généralement ce n’est pas quinze jours d’exclusion pour cela », a déclaré Raphaël Glucksmann, la tête de liste socialiste sur TF1 ce 29 mai.


Son adversaire communiste aux européennes rappelle également que la dernière fois qu’une telle sanction a été donnée, c’était au député RN Grégoire de Fournas pour avoir crié « qu’il retourne en Afrique » : « Je ne pense pas qu’on est dans cet ordre-là », a avancé Léon Deffontaines sur LCI, ajoutant que « les députés ont tendance à s’offusquer de ce drapeau palestinien plus que ce qui se passe aujourd’hui en Palestine ».

La vice-présidente socialiste Valérie Rabault a également regretté sur X « que l’Assemblée nationale ait dû passer plus d’une heure sur une décision de sanction pour un drapeau palestinien brandi en séance, alors que la gravité de la situation est ailleurs ».

L’élue socialiste, membre du bureau, s’est opposée à la sanction maximale contre Sébastien Delogu et s’en est expliquée dans son tweet : « Un précédent a eu lieu le 20 février 2019 lorsqu’un drapeau portant une inscription “La France tue au Yémen” a été brandi par un député anciennement LREM », a-t-elle pris comme référence. Le député en question, Sébastien Nadot, avait alors écopé d’une sanction bien moins sévère : un rappel au règlement avec inscription au procès-verbal.

En dehors de la gauche, la députée Horizons Naïma Moutchou, par ailleurs vice-présidente de l’Assemblée, juge également que la peine est trop sévère. « Son comportement est répréhensible, le geste est politique et polémique mais il n’y a pas d’acte de violence. Une censure simple paraît plus proportionnée », a-t-elle expliqué au Figaro, estimant que c’est la « crédibilité » de l’Assemblée qui est en jeu à travers ce type de sanction.