Adrien Quatennens, député du Nord, coordinateur de la France Insoumise, était ce dimanche 26 juin 2022 l’invité de l’émission Questions Politiques sur France Inter et France Info. #Quatennens
Après sa rencontre avec Emmanuel Macron ce mercredi, il juge que ce dernier ne tire aucune conséquence programmatique de sa défaite aux législatives. Par exemple, il ne renonce pas à la réforme des retraites. Il ne semble n’avoir toujours pas compris que le vote du 24 avril était d’abord un vote contre l’extrême-droite. L’arrivée de 89 députés d’extrême-droite à l’Assemblée nationale est aussi à mettre au bilan d’Emmanuel Macron qui a joué avec le feu pendant 5 ans pour favoriser son duel gagné d’avance avec Le Pen. Il estime à ce titre que l’extrême-droite est l’assurance vie du néolibéralisme.
Il a jugé incohérent l'hypothèse selon laquelle des membres de la #NUPES participent à un gouvernement de coalition derrière Emmanuel Macron. Notre mandat est clair : nous opposer à la maltraitance sociale et l’irresponsabilité écologique de sa politique. Une telle défaite électorale pour Macron ne peut pas être sans conséquence sur le gouvernement. La Première ministre Borne doit soumettre sa feuille de route à un vote de confiance du Parlement. Si elle ne le fait pas, la motion de censure est une possibilité. D'un constat plus global, il estime que le néolibéralisme, destructeur, a entamé sa chute. Il prend appui sur l’extrême-droite pour se maintenir. Observez comme chaque crise inattendue contraint Macron à renoncer à ce qu’il incarne: pendant le Covid, il a nationalisé la main d’œuvre. L’avenir est collectif.
Face à Françoise Fressoz, le coordinateur de la France Insoumise a émis une protestation formelle : il ne peut plus entendre qu’augmenter le SMIC, les minima sociaux et bloquer les prix pour soulager les Français coûterait trop cher quand, dans le même temps, en pleine crise, la fortune des milliardaires a été multiplié par deux et que 5 possèdent autant que 27 millions !
Interrogé sur la situation politique, Adrien Quatennens estime que la situation confirme aussi que les institutions de la Ve République ont vécu et sont obsolètes. Le peuple français a changé. Il faut lui permettre de se refonder dans une Assemblée constituante pour passer à la VIe République et instaurer, par exemple, le RIC. Quand 1 Français sur 2 ne se déplace plus aux urnes, que 7 jeunes sur 10 n’y vont pas, oui, on peut le dire : ils ont la clé de la suite. Charge à nous de continuer à les convaincre qu’on peut faire de la politique sans trahir et qu’un vote peut tout changer. Enfin, l’analyse des résultats d’une élection est toujours essentielle pour organiser la suite. Je ne crois pas que l’on puisse généraliser au pays l’analyse d’une fracture entre électorat urbain et rural. C’est d’abord une question de revenus et de condition sociale.
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