A l'Assemblée nationale, la NUPES estime
que "la digue a rompu"
Les élus de gauche accusent la Macronie de complaisance avec l'extrême droite. Le vote pour les postes de vice-présidents en est l'illustration.
POLITIQUE - Après la présidence pour Yaël Braun-Pivet, les vice-présidences de l’Assemblée nationale ont été attribuées ce mercredi 29 juin. Contre toute attente, il n’a fallu qu’un seul tour pour attribuer les six postes, alors que huit candidats étaient en lice. Le fruit, selon la NUPES, de la “compromission” du camp présidentiel et de la droite avec l’extrême droite.
Au départ, ils étaient huit sur la ligne de départ: deux membres du Rassemblement national, Sébastien Chenu et Hélène Laporte; quatre représentants de la NUPES, Caroline Fiat (LFI), Valérie Rabault (PS) et les écologistes Benjamin Lucas et Sandrine Rousseau; sans oublier, pour le groupe Renaissance, Élodie Jacquier-Laforge (MoDem), Naïma Moutchou (Horizons). Il n’y avait en revanche aucun candidat des Républicains pour faciliter l’élection d’Éric Ciotti à un autre poste clé, celui de questeur.
À la sortie des urnes, les deux candidats écologistes ont été éliminés et Valérie Rabault est devenue première vice-présidente, suivie des cinq autres candidats restants. En obtenant respectivement 290 et 284 voix, Sébastien Chenu et Hélène Laporte ont été élus grâce à des députés LREM et LR. Et c’est ça qui met en colère une partie de l’hémicycle.
“Sordides combines”
L’élection d’Hélène Laporte et de Sébastien Chenu du RN a sans surprise provoqué la colère de la gauche. Du premier secrétaire du PS Olivier Faure à la cheffe du groupe LFI Mathilde Panot, ils ont dénoncé de “sordides combines” qui entre l’extrême droite et la majorité, accusant les élus de Renaissance d’avoir voté pour les candidats d’extrême droite.
“Alerte! Les macronistes ont voté pour les candidats RN à la vice-présidence de l’Assemblée. Voilà où mène leur “tout sauf la NUPES”: à la compromission avec l’extrême droite. Scandaleux et indigne”, dénonce Mathilde Panot. Dans un tweet, Olivier Faure sous-entend également que le retrait surprise la veille du candidat RN pour le perchoir ferait partie d’une stratégie visant à faire barrage à la NUPES.
A ces difficultés entre majorité et oppositions s’ajoutent des embrouillaminis au sein de la NUPES: “les Verts ont annoncé deux candidats sans prévenir les autres dans la NUPES. On ne comprend pas trop”, confesse un socialiste.
Eric Ciotti garde son poste de questeur
Les candidatures des écologistes Sandrine Rousseau et Benjamin Lucas à la vice-présidence de l’Assemblée se sont ajoutées in extremis, “pour faire barrage à l’extrême droite”, ont-ils justifié. Il y avait ainsi un accord sur les vice-présidences “jusqu’à 14h29 et 30-40 secondes”, a pointé Aurore Bergé, cheffe de file des députés LREM.
Les deux candidats écolos n’ont finalement récolté qu’une trentaine de suffrages.
Les six vice-présidents de l’Assemblée assurent à tour de rôle, avec le président de l’Assemblée, la présidence des séances. Les trois questeurs, traditionnellement deux de la majorité et un de l’opposition (en l’occurrence Marie Guevenoux, Eric Woerth et Eric Ciotti) tiennent les cordons de la bourse de l’institution. Douze secrétaires -dont l’élection est prévue ce mercredi en fin de journée- complètent le bureau.
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