Chère lectrice, cher lecteur,
Le 4 avril était le jour de la fête des morts, en Chine. Simon Leplâtre, notre envoyé spécial à Wuhan, raconte cette journée si spéciale au cœur de la ville d’où la pandémie mondiale de coronavirus est partie. A 10h ce matin-là, les sirènes et les klaxons ont retenti trois minutes.
Tous ceux qui s’aventurent dans les rues de Wuhan ce jour de Qingming ont une histoire à raconter: le stress du confinement, la peur du virus pour les plus chanceux. La souffrance des symptômes pour ceux qui ont été contaminés. La douleur de la perte d’un proche pour les autres. Des urnes de jade ont été offertes par le gouvernement, de même que l’équivalent de 410 francs suisses par famille, à tous ceux qui sont morts pendant les mois de quarantaine, quelle que soit la cause de la mort.
Wuhan, c’est la ville du docteur Li Wenliang, cet ophtalmologiste de 34 ans qui a été un des premiers à donner l’alerte sur le virus. Il avait été arrêté, comme sept autres médecins, tous accusés de «diffuser des rumeurs». Les autorités chinoises n’avaient finalement réagi que trois semaines plus tard, quand l’épidémie était déjà hors de contrôle. Sa mort le 7 février avait suscité un élan de colère rarement vu en Chine. Depuis, les autorités l’ont réhabilité et élevé au rang de martyr de la nation, aux côtés de 13 autres médecins morts au combat contre l’épidémie. Mais cette tentative de récupération passe mal.
Bonne lecture!
– David Haeberli, chef de la rédaction genevoise
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