Lu dans le DL du 5.07.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Habits neufs,
la camisole chimique
Ça vous chatouille, ça vous gratouille ?
C’est peut-être parce que votre
garde-robe ressemble à un laboratoire pharmaceutique.
On croit seulement
porter du lin, de la toile, du coton, mais non.
La plupart des tissus
sortis du magasin se trouvent imprégnés d’éléments chimiques plus ou
moins dangereux.
Attention, l’habit fait parfois l’antimoine !
Sur cent
substances analysées par les toxicologues, une dizaine pourrait provoquer
des allergies, voire des cancers.
Pantalons à la benzidine, nickel sur
les tee-shirts, paraphénylènediamine dans les maillots de bain, jupette
baignée d’éthoxylates et des nonylphénols plein le short.
Sans oublier le
chrome VI, vaillant propagateur d’eczéma à la pointe des sandales
dernier cri.
De quoi mener les reines du shopping tout droit chez le
dermato de la Salpêtrière. Fringues et godillots, si ça continue, seront
bientôt catalogués « armes de destruction massive ».
Pas plus que
certains produits alimentaires au rayon des supermarchés, remarquez.
On blague, mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire ne rigole pas.
Ayant passé l’affaire au peigne fin, elle recommande de « laver
absolument » les vêtements neufs avant de se les coller sur la peau.
Précaution nécessaire, mais pas suffisante, à l’image des normes
actuellement en vigueur.
L’Union européenne tolérerait encore trop de
poison dans les textiles. Jean-Luc Bourrain, professeur au CHU de
Montpellier, préconise « un abaissement rapide des seuils réglementaires.
». L’Anses réclame une meilleure information sur les étiquettes.
Les
consommateurs, d’une association l’autre, espèrent une prise de
conscience des industriels.
En attendant, pour passer l’été tranquille,
mieux vaut encore s’inscrire au camp naturiste le plus proche.
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