Agauche toute ! Dans un discours d'environ une heure, Benoît Hamon a éclairci le positionnement de son mouvement, Génération.s, qui a fêté son premier anniversaire, dimanche 1er juillet. " Si l'on vous demande comment résumer Génération.s, vous pouvez répondre trois jolis mots trop souvent malmenés : “Génération.s, c'est l'écologie, l'Europe, l'égalité” ", a ainsi lancé l'ancien candidat à la présidentielle devant environ 1 500 militants qui avaient fait le déplacement à Grenoble pour la convention de la jeune formation.
L'essentiel de ses attaques a été réservé au gouvernement et à Emmanuel Macron. M. Hamon a renvoyé dos à dos,
" ultralibéralisme " et extrême droite, notamment à propos de la politique vis-à-vis des migrants. Ce sujet a occupé une bonne partie du discours, l'ex-socialiste faisant respecter une minute de silence après avoir rappelé le nombre des 34 361 migrants morts en tentant de rejoindre l'Europe, publié, le 20 juin, dans le quotidien britannique
The Guardian.
" La question des migrants est un révélateur de l'époque et de nous-mêmes, a estimé l'ex-frondeur.
C'est un révélateur de cette Europe qui n'a plus d'union que le nom, où le fasciste Salvini et l'ultralibéral Macron se rejettent les 600 passagers de l'Aquarius
comme de sinistres négociants rejetteraient une marchandise avariée. "
Benoît Hamon met ce sujet au cœur de sa réflexion sur ce que doit être une
" nouvelle gauche écologique et humaniste " en s'adressant aux
" orphelins de la gauche et de l'écologie politique ". La stratégie est claire : M. Hamon veut apparaître comme " l'anti-Macron ", celui dont le mouvement sera
" l'antidote à la peste néolibérale et à la lèpre nationaliste à la fois ". Pour cela, il doit disputer le statut de premier opposant à Jean-Luc Mélenchon, quitte à venir sur le terrain du député des Bouches-du-Rhône en prenant des accents " mélenchoniens ".
" Danger mortel "M. Hamon ne s'est, en tout cas, pas privé d'attaquer EELV et surtout Yannick Jadot. Les discussions avec les Verts pour les élections européennes de 2019 sont, en effet, au point mort. Sans nommer celui qui s'était désisté pour lui à l'élection présidentielle de 2017, Benoît Hamon a raillé ceux qui prononcent
" des excommunications (…),
les stratégies inavouables d'acteurs minuscules ". Il ajoute :
" Le repli identitaire est un danger mortel pour la gauche et l'écologie politique. "
Il faut noter la tonalité très à gauche du discours de l'ancien rocardien. Revenant à Emmanuel Macron
" et sa caste ", Benoît Hamon a pris des accents très offensifs :
" Et j'ai bien peur que, si à l'Elysée on est très fier de communiquer sur le chien Nemo, M. Trump lui, ait choisi d'appeler son animal de compagnie Jupiter. "
Puis rappelant la dénonciation de
" l'assistanat " par le gouvernement :
" C'est leur mot préféré, ce sale mot d'assistanat. Mais est-ce que, quand le patron de Carrefour part avec des millions en supprimant des milliers de postes et en se gavant de CICE - crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi -
, nous parlons, nous, de “parasitanat” ? Est-ce que nous parlons de “
super-profitanat”
? De “
fraude fiscalanat”
? " Avant de conclure :
" Tout ça rime quand même terriblement bien avec patronat, n'est-ce pas ? "
Abel Mestre
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