lu dans le DL du 14.06.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Macron, au secours
des “sans-dents “?
Emmanuel Macron promet que lunettes, prothèses dentaires et auditives
seront « remboursées à 100 % ».
Trop de Français, dans l’actuel système,
renoncent à ces soins élémentaires faute de moyens.
Les « gens de peu »
pourront bientôt voir, sourire et entendre comme n’importe quel nabab du
Cac 40.
C’est pas une mesure humaniste, ça, et loin du dogme ultra-libéral ?
Si, d’autant que les mutuelles s’engagent à modérer leurs hausses de tarif.
L’annonce pourrait préfigurer le fameux « virage à gauche » d’un quinquennat
qui roulait jusqu’alors à droite.
Mais, en même temps – et donc
fidèle à sa tactique – Jupiter lâche une phrase brutale qui semble indiquer le
contraire. Genre brève de comptoir : « On y met un pognon de dingue et les
pauvres restent toujours pauvres ».
Holà !
Quand un chef d’État cause
comme Michel Audiard, la méfiance s’installe aussitôt.
Surtout qu’il
s’empresse de publier sa réplique, lâchée en privé, sur le site internet de
l’Élysée.
La médiatique initiative intrigue.
À croire son discours assagi d’hier, devant la Mutualité, le Président
envisage seulement une politique sociale plus efficace. Il s’agit de mieux
distribuer les aides, si possible en réalisant des économies.
Chacun
conviendra que le problème se discute.
Mais pourquoi l’avoir posé de
manière caricaturale et blessante ?
Peut-être pour préparer les esprits à un
autre tournant, façon Thatcher plutôt que Jaurès.
Appeler chômeurs et
précaires à se « responsabiliser » reviendrait alors à les rendre responsables
de leur situation. Comme si les agences de Pôle Emploi n’accueillaient que
des parasites !
À de rares exceptions près, pourtant, nos compatriotes vivent
l’assistanat comme une souffrance et non pas un confort.
C’était vrai dans
l’ancien monde, et aussi dans le nouveau.
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