L'Etat redistribue capitales et directions régionales
Reuters –Reuters/Reuters - Vue de Strasbourg. Le gouvernement a annoncé vendredi ses choix pour la redistribution des capitales des 13 nouvelles grandes régions françaises et de leurs sièges administratifs, un sujet
PARIS (Reuters) - Le gouvernement a annoncé vendredi ses choix pour la redistribution des capitales des 13 nouvelles grandes régions françaises et de leurs sièges administratifs, un sujet hautement sensible pour les élus locaux et les populations.
Les gagnants sont Strasbourg, Bordeaux, Dijon, Lille, Lyon, Rouen et Toulouse pour les nouvelles régions issues de fusions, qui s'ajoutent à Paris, Marseille, Rennes, Nantes, Ajaccio et Orléans, dont la zone géographique de juridiction ne varie pas.
Il n'y aura plus l'an prochain dans chacune des 13 régions métropolitaines (au lieu de 22) qu'un seul préfet de région, un recteur de région académique et un directeur général d'agence régionale de santé (ARS).
"Au 1er janvier 2016, la nouvelle France des territoires sera pleinement effective avec 13 grandes régions métropolitaines mieux à même de peser, d'agir pour le développement économique et la cohésion des territoires", a dit Manuel Valls à la presse, à l'issue du conseil des ministres.
Il a cependant précisé que les chefs-lieux des régions fusionnées, hormis Strasbourg, ne seraient définitivement fixées que le 1er octobre 2016, après avis des conseils régionaux issus des élections de décembre prochain.
Le 1er janvier ne sera en outre qu'une étape dans un vaste meccano, qu'il faudra trois ans pour achever.
Des administrations et services déconcentrés de l'Etat seront en effet maintenus dans les ex-capitales de région, où les sites actuels seront gardés avec des effectifs "comparables à ceux d'aujourd'hui" mais spécialisés, précise-t-on de source gouvernementale, ou implantés dans d'autres grandes villes.
PEU DE RÉDUCTIONS D'EFFECTIFS
Caen, Montpellier et Nancy accueilleront ainsi le siège des ARS de leur région. Des recteurs de région académique seront implantés dans ces trois villes et à Besançon.
Un tiers des directions régionales seront implantés hors des chefs-lieux de région pour "prendre en compte les spécificités de chaque territoire", précise un communiqué gouvernemental.
Les administrations départementales demeurent mais seront recentrées sur leur mission de solidarité, a dit Manuel Valls, ce qui suppose un réexamen de la répartition des compétences.
Au total, la nouvelle organisation fera disparaître neuf postes de préfet de région, neuf de directeur général d'ARS et 63 de directeurs régionaux de l'Etat, ainsi que leur état-major, soit plusieurs centaines de suppressions de postes.
"Les réductions d'effectifs seront portées essentiellement par le niveau régional", souligne un concepteur de la réforme.
Mais partout ailleurs, celle-ci se fera à effectifs à peu près équivalents, soit environ 27.000 agents de l'Etat dans des fonctions régionales, dit-on de source gouvernementale.
Le gouvernement prévoit ainsi de limiter à un millier le nombre d'agents qui devront déménager dans les trois ans à venir et entre 2.000 et 3.000 ceux qui devront changer de métier pour s'adapter à la spécialisation de leur site.
Les élus de grandes villes non retenues pour être capitale d'une nouvelle région, comme Amiens ou Montpellier, ont continué vendredi à protester contre le sort fait à leur circonscription.
Brigitte Fouré, la maire centriste (UDI) d'Amiens, a regretté sur BFM TV que Lille ait été choisie.
"Un aménagement du territoire bien pensé, bien conçu et bien équilibré imposait et impose que ce soit Amiens qui soit choisie comme capitale politique pour compléter Lille et pour faire en sorte que les habitants de notre grande région puissent accéder facilement aux décisions et aux décideurs", a-t-elle dit en espérant que "le bon sens finisse par l'emporter".
Le maire de Montpellier, le socialiste Philippe Saurel, a réclamé sur iTELE des "compensations qui soient équitables".
"Force est de constater qu'un grand nombre d'administrations d'Etat vont se déplacer à Toulouse", a-t-il dit.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)
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