Pierre Gattaz: «Il faut accélérer les réformes»
INTERVIEW - Selon le président du Medef, il faut agir sur le marché du travail, les dépenses publiques et la simplification. Et ne surtout pas toucher au pacte de responsabilité.
LE FIGARO. - François Hollande conditionne sa candidature en 2017 à une baisse «crédible» du chômage en 2016. Pensez-vous que cela soit possible, alors que le nombre de chômeurs a encore augmenté en juin?
Pierre GATTAZ. - Je ne suis pas un oracle. Mais si nous ne faisons rien, le risque est d'avoir une croissance molle et sans création d'emplois. Certains secteurs connaissent des reprises, d'autres, comme le BTP, restent dans la nasse. Et en tout cas, le niveau de croissance est insuffisant pour faire reculer le chômage. Nous avons applaudi le pacte de responsabilité. Je salue les dernières mesures prises par le gouvernement: le plan PME-TPE, le suramortissement fiscal de l'investissement, le plafonnement des indemnités aux prud'hommes… Mais il faut accélérer. Les pays qui ont procédé à des réformes, comme l'Espagne et le Royaume-Uni, connaissent une bonne croissance et une baisse du chômage. Il faut profiter de l'accalmie, de la faible brise de la reprise pour se préparer au prochain grain. L'environnement international est plus incertain, comme le montre notamment la nervosité boursière en Chine, pays où la croissance pourrait passer sous les 7%.
Quelles sont les réformes à mener?
Il faut agir sur trois fronts: le marché du travail, les dépenses publiques et la simplification. Le marché du travail est trop rigide. Le code du travail est dense et complexe. À la rentrée, le gouvernement aura une formidable opportunité de procéder à des réformes, les Français y sont prêts. Il faut simplifier ce code, limiter la législation, comme l'ont préconisé Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen dans leur livre. L'accord d'entreprise, qui permet de s'adapter au plus près du terrain, doit devenir prépondérant et la loi doit se limiter aux principes fondamentaux. L'exécutif a commandé un rapport sur ce sujet à Jean-Denis Combrexelle, nous en attendons beaucoup. Le gouvernement qui ira jusqu'au bout sur ce sujet restera dans l'Histoire.
En quoi la baisse des dépenses publiques est-elle indispensable?
Les entreprises françaises rencontrent toujours un problème de compétitivité. Les marges sont à 29%. Avec le pacte de responsabilité, on peut espérer 33% d'ici à 2017. En Allemagne, les marges s'élèvent à 41%. Cette différence, liée à nos charges et à notre fiscalité, représente une centaine de milliards d'euros. Je demande au gouvernement de ne surtout pas toucher au pacte de responsabilité, ni à sa répartition. Ne pas respecter la feuille de route du pacte serait dramatique pour la confiance. Mais, surtout, j'appelle à aller plus loin dans les baisses de charges et d'impôts pour espérer que les marges des entreprises se rapprochent de la moyenne européenne. Notre fiscalité taxe peu la consommation, et beaucoup le travail et le capital. C'est délirant! Il faut supprimer l'ISF et favoriser fiscalement l'épargne qui s'investit dans les entreprises. Et pour baisser les prélèvements durablement et redonner de l'air aux entreprises (pour qu'elles innovent, exportent, investissent, embauchent) mais aussi aux ménages, nous n'avons d'autre choix que de baisser notre dépense publique, en la ramenant à 50% du PIB en 2020 contre 57% aujourd'hui.
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans Le Figaro à paraître mercredi 29 juillet, et sur le Web, les mobiles et les tablettes pour les abonnés Figaro Premium....
Voilà le donneur d'ordre du gouvernement...il en veut toujours plus ! allez Hollande une petite rallonge de 100 milliards....
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