Aveu de faiblesse pour les uns, preuve d'autorité pour les autres. Confronté à un scandale financier qui, au fil des semaines, ne cesse de prendre de l'ampleur, le premier ministre malaisien, Najib Razak, a limogé mardi son vice-premier ministre, Muhyiddin Yassin. Sa "faute" ? Avoir eu l'outrecuidance de demander au chef du gouvernement, dans un discours prononcé deux jours plus tôt, de s'expliquer sur les soupçons de corruption dont il fait l'objet, rapportent le New York Times et La Libre Belgique. Un appel à la transparence assimilé à une félonie. M. Razak est suspecté d'avoir détourné à son profit près de 700 millions de dollars (environ 634 millions d'euros) de fonds concernant la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB), créée à son initiative peu après son entrée en fonction, en 2009. Le procureur général, Abdul Gani Patail, et plusieurs autres ministres ont été également écartés à la faveur d'un remaniement qui, d'après le Wall Street Journalet le Financial Times, ne peut que consolider la mainmise de M. Razak sur le pouvoir. Malgré ses dénégations et ses efforts pour museler ses détracteurs, le premier ministre – en butte à une crise sans précédent en six ans de mandat – a toutefois peu de chances d'écarter les questions embarrassantes, prédit la BBC. Vu les sommes en jeu, et alors que les subventions sur le pétrole et l'essence ont été réduites, le peuple "veut des réponses". Pour le Time, Barack Obama serait bien avisé de ne pas se rendre à Kuala Lumpur en novembre, à l'occasion du sommet de l'Asie orientale. Et le magazine américain de citer cinq raisons qui font de Najib Razak un partenaire désormais peu recommandable. Plus largement,Asia Sentinel déplore le fait qu'en cinquante ans la Malaisie soit passée du statut d'économie modèle à celui d'Etat malade et "kleptocratique", faute de réformes. |
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