Mobilisation du patronat, les Français compréhensifs |
Peu habitués à arpenter le pavé avec des pancartes, les patrons français seront mobiliséstoute la semaine contre les politiques économiques à l'œuvre en France. "Notre économie va mal. Elle est bridée par trente années d'une politique qui a progressivement étouffé les entreprises de toutes tailles par une accumulation de charges, de contraintes, de taxes et de sanctions", ont dit à la mi-novembre les principales organisations patronales que sont le Medef, la confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME) et l'UPA (Union professionnelle artisanale), en annonçant leur mouvement, qu'elles veulent non marqué politiquement. Si elles sont unies sur le fond de la mobilisation, elles ont choisi des formes différentes. L'UPA va publier une lettre ouverte à François Hollande, tandis que le Medef lance des réunions de militants et campagne sur les réseaux sociaux. La plus visible des actions patronales est la manifestation de lundi, à Paris et à Toulouse, à l'appel de la CGPME, du jamais-vu de la part de cette confédération depuis l'introduction de la semaine de 35 heures de travail au début des années 2000. Entre 2 000 et 3 000 personnes sont attendues à Paris, et 1 500 à Toulouse, derrière le slogan "PME/TPE CadenASSEZ ! Libérez nos entreprises !" Le Medef n'appelle pas à manifester, prônant "une mobilisation qui se veut à la fois positive, républicaine et pédagogique" avec des réunions de militants, des témoignages vidéo sur un site conçu à cet effet et une campagne sur les réseaux sociaux. |
A la veille de la semaine de mobilisation du patronat, 58% des Français déclarent comprendre ce mouvement, et 42% le soutiennent, selon l'EcoScope, baromètre mensuel OpinionWay réalisé pour Axys Consultants, "Le Figaro" et BFM Business. |
|
Net recul du marché automobile français en novembre |
Le marché automobile français a subi un nouveau revers en novembre avec un recul de 2,3% des immatriculations de voitures neuves à 135 070 unités, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Les Français ont particulièrement souffert de cette contraction, puisque PSA Peugeot Citroën s'est replié de 8,9% et le groupe Renault de 5%, a précisé le CCFA dans sa livraison mensuelle de statistiques. Renault doit à Dacia de ne pas plonger encore davantage : les immatriculations de la firme au Losange décroissent en effet de 7,1%, chiffre en partie compensé par la bonne performance de la marque d'origine roumaine aux voitures simples et bon marché, en hausse de 2,3%. Les groupes étrangers progressent, eux, de 3,6%, dont 3,2% pour le leader européen, le groupe Volkswagen. Parmi les groupes étrangers, notamment les groupes Nissan (+29,5%), BMW (+20%) et Mercedes (+17%) s'en sortent très bien. |
De janvier à novembre 2014, le marché français progresse encore mais de seulement 1,1%, dont + 4,9% pour les groupes français. Le président du CCFA Patrick Blain a déclaré lundi qu'il prévoyait une stabilité du marché automobile français en 2015. |
|
Essoufflement de l'économie chinoise |
L'activité manufacturière chinoise a ralenti en novembre, à son plus faible rythme de croissance depuis huit mois, a indiqué lundi le gouvernement, tandis que la banque HSBC faisait état d'une stagnation – des chiffres confirmant l'essoufflement de la deuxième économie mondiale. "La demande intérieure est sans élan, tandis que la progression des commandes à l'exportation ne cesse de ralentir. Les pressions déflationnistes restent fortes et le marché du travail perd en vigueur", a résumé Qu Hongbin, économiste de HSBC. Ces statistiques moroses interviennent peu de temps après l'annonce par la banque centrale chinoise d'une baisse de ses taux d'intérêts – mesure inédite depuis 2012 – dans l'espoir de doper une activité économique en désarroi et contrer l'assombrissement de la conjoncture. |
La Chine a vu sa croissance économique ralentir à 7,3% au troisième trimestre de l'année, à son plus bas niveau depuis 2009 et les débuts de la crise financière mondiale. Aussi M. Qu s'attend "à d'autres mesures d'assouplissement monétaire et budgétaire face aux dangers persistants qui menacent la croissance". |
|
E.ON procède à une réorientation stratégique |
L'allemand E.ON a fait plusieurs annonces importantes hier soir : une cession de 2,5 milliards d'euros de ses actifs en Espagne et au Portugal à l'australien Macquarie, de nouvelles dépréciations pour 4,5 miliiards d'euros au quatrième trimestre 2014 et une réorientation stratégique qui le verra tourner le dos à ses activités de production conventionnelle d'électricité au profit des énergies renouvelables.E.ON, géant de l'énergie avec plus de 120 milliards d'euros de chiffres d'affaires annuel et 60 000 salariés, est arrivé à la conclusion que son modèle d'un "large éventail d'activités ne correspond plus aux nouveaux défis", a expliqué son patron, Johannes Teyssen. "C'est pourquoi nous voulons nous repositionner de manière radicale", a-t-il annoncé. |
Comme son rival allemand RWE, le suédois Vattenfall ou encore le français GDF Suez, E.ON a vu la rentabilité de ses centrales fossiles s'étioler, jusqu'à devoir en fermer certaines. Charbon et surtout gaz n'arrivent pas à tenir tête aux énergies renouvelables, prioritaires dans l'alimentation du réseau etsubventionnées. Les centrales nucléaires du groupe sont en outre promises à la fermeture, alors que l'Allemagne a décidé de se passer du nucléaire d'ici 2022. Depuis trois ans, le groupe de Düsseldorf tente de faire front en se concentrant sur certains marchés porteurs (Turquie, Brésil, Russie) et en allégeant son portefeuille. |
TEXTOS |
|
Télécoms : le groupe Altice, maison mère du français Numericable-SFR, a annoncé dimanche soir être entré en négociation exclusive avec l'opérateur brésilien Oi pour le rachat de Portugal Telecom. Altice a fait son offre sur la base d'une valeur d'entreprise de 7,4 milliards d'euros.
Club Med : le conglomérat chinois Fosun et ses soutiens relèvent leur offre sur le Club à 23,50 euros par action en s'alliant au Brésilien Nelson Tanure, qui prendra jusqu'à 20 % de Gaillon Invest II, ont rapporté des sources à l'AFP lundi. Fosun surenchérit ainsi de 0,50 euro sur l'offre de 23 euros par action faite par l'Italien Andrea Bonomi et ses partenaires.
Lufthansa : la compagnie allemande a annoncé l'annulation lundi et mardi de 1 350 vols, soit 48 % du programme prévu, en raison d'un mouvement de grève des pilotes. Ces annulations affecteront plus de 150 000 passagers.
|
|
|
|
258 900 |
C'est le nombre de migrants que la France a accueilli en 2012, en légère progression, suivant une tendance observée depuis plusieurs années, constate l'OCDE dans un rapport annuel sur les perspectives des migrations internationales paru ce matin. Le niveau de migrants arrivant en France est comparable à celui du Royaume-Uni (286 000) ou de l'Italie (258 000), mais inférieur à l'Allemagne (400 000). Par rapport à 2007, l'immigration a augmenté de 21 % en France en 2012, dernière année pour laquelle l'OCDE a des chiffres complets. On a ainsi retrouvé des niveaux comparables à la fin des années 1970, après le choc pétrolier, souligne-t-on à l'OCDE. Les flux de migrants hautement qualifiés sont de faible ampleur "et la proportion d'immigrés très peu éduqués reste élevée en comparaison internationale", affirme l'Organisation. Sans faire de préconisations, l'OCDE souligne que la France a mis en place des programmes d'intégration obligatoires pour certaines catégories de migrants, et se félicite de son attitude "très proactive auprès des entreprises en matière de politique de gestion de la diversité". "Toutefois, en comparaison internationale, une faible proportion des immigrés est en emploi et cette part est très en deçà de celle observée chez les natifs", déplore-t-elle. |
|
|
|
|
BLOG |
Le plaidoyer social de Louis Gallois
|
C'est à un véritable plaidoyer social que s'est livré Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugot Citroën. L'auteur du rapport sur la compétitivité, publié en novembre 2012,intervenait jeudi 27 novembre au conseil régional d'Ile-de-France dans le cadre de la 11e rencontre biennale Europe-travail-emploi, qui s'attache à préserver le modèle social de développement européen, organisée par Lasaire. Laboratoire social d'action, d'innovations, de réflexions et d'échanges, Lasaire a été créé en 1989 par Pierre Héritier, qui venait de quitter son poste de secrétaire national de la CFDT chargé de l'économie, où il incarnait l'aile gauche, et Henri Moulard, ancien PDG de la Lyonnaise de Banque. Cette association, qui réunit dans un cadre pluraliste des acteurs sociaux européens, représentants de syndicats (CFDT, CGT, UNSA, FO et CFTC) et de patronats, mais aussi de la Commission européenne et de la Confédération européenne des syndicats (CES) s'adresse "aux acteurs soucieux de définir une stratégie à long terme qui vise à optimiser le facteur humain et l'efficacité économique".
Présidé par Jean-Cyril Spinetta, président d'honneur d'Air France-KLM, avec comme vice-président Joël Decaillon, ancien secrétaire général adjoint de la CES, venu de la CGT, Lasaire, qui fêtait en même temps son 25e anniversaire, organisait plusieurs débats, dont l'un sur le thème "Quelles implications des acteurs sociaux dans la recherche de solutions économiques, industrielles et financières à la crise actuelle ?" C'est à cette occasion que Louis Gallois a fait part de son credo social. "L'entreprise, a proclamé d'emblée l'ancien commissaire général à l 'investissement,n'appartient à personne. C'est une collectivité humaine. Les actionnaires sont propriétaires du capital de l'entreprise, pas de toute l'entreprise. Les salariés sont partie prenante et ils ont leur mot à dire"…
|
Lu sur Questions sociales |
TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : L'Etat place l'avenir de Dassault sous sa protection |
Le Figaro économie : Le coup de colère des patrons |
Financial Times : Pimco : 100 milliards de dollars retirés de ses principaux fonds |
The Wall Street Journal : E.ON va se scinder |
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire