Hongkong et la "démocratie verrouillée" de Pékin |
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C'est une promesse vidée de toute substance. Dès le 1er juillet 1997, date de la rétrocession de Hongkong à la Chine par le Royaume-Uni, celle-ci avait pourtant assuré que le chef de l'exécutif local pourrait, à terme, être désigné au suffrage universel. Las, Pékin vient d'assortir cet engagement de telles conditions qu'il apparaît aujourd'hui comme illusoire. De fait, lors de la prochaine élection, en 2017, le nombre de candidats, nommés par un "comité largement représentatif", sera limité à deux ou trois, au maximum, rapportent la BBC et Asia Sentinel. De surcroît, les postulants devront être "patriotes", autrement dit "aimer la Chine et Hongkong", tout en soutenant sans ambages la ligne fixée par le Parti communiste (PCC). Les hiérarques du PCC redoutent en effet que les électeurs hongkongais ne portent au pouvoir un dirigeant réfractaire à la doxa officielle, explique Al-Jazira. Le débat enfiévré de ces dernières semaines sur le sort de la région administrative spéciale de quelque 7,2 millions d'habitants n'est donc pas près de s'apaiser. D'autant que les partisans de la démocratie réelle ont annoncé leur intention de se lancer dans une vaste campagne de désobéissance civile et d'occuper le quartier des affaires, indiquent El Mundo et The Independent. Leur hantise ? Que Hongkong devienne une "grande ville de Chine parmi d'autres" ; une pâle copie de Shanghaï (The Daily Telegraph). Pour le dissident chinois Hu Jia, cité par le New York Times, le face-à-face qui se joue actuellement sur ce territoire est un avant-goût des batailles démocratiques à venir dans toute la Chine. Le Wall Street Journal, quant à lui, déplore le fait que Pékin se soit écarté de la formule "un pays, deux systèmes" énoncée par Deng Xiaoping. Et, ce faisant, d'un pragmatisme politique de bon aloi qui aurait sans doute permis d'obvier à la crise actuelle. |
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