L'actualité du jeudi 03/04/2014
La UNE
 
Mainmise Par ERIC DECOUTY
François
Hollande n’a donc changé que son Premier ministre. Non seulement la politique
de réduction des déficits publics et de baisse du coût du travail est validée,
mais la plupart des hommes qui l’incarnaient dans le gouvernement Ayrault
se retrouvent dans le gouvernement Valls. Tout juste manquera-t-il Pierre
Moscovici, dont Hollande ne voulait plus, pour défendre le «pacte
de responsabilité» devant le Parlement. D’ailleurs, comme la confirmation
de la mainmise présidentielle sur la composition gouvernementale,
les «hollandais» qui craignaient de perdre leur influence sont en
nombre et à des postes clés quand le nouveau Premier ministre n’a même pas
réussi à imposer son fidèle Jean-Jacques Urvoas à l’Intérieur.
C’est dans ce gouvernement frappé du sceau présidentiel,
copie presque conforme du précédent et à la ligne inchangée, que le
Premier ministre va devoir marquer sa différence. La marge de manœuvre
risque d’être étroite, mais le chef de l’Etat, impopulaire et terriblement
affaibli, n’a aucun intérêt à ce que des tensions paraissent au sein
du couple exécutif. Pas plus d’ailleurs que les éléphants
socialistes. Jamais pris en défaut de loyauté à l’égard de François
Hollande, Manuel Valls peut lui apporter la fermeté et la cohérence
qui ont manqué jusque-là. Et s’il est capable d’amender le virage libéral
par une politique sociale, le mariage de raison Hollande-Valls aura
sans doute un avenir.
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