La Sociale
Analyses et débats pour le renouveau d'une pensée de l'émancipation
L'Imposteur et l'Imposture républicaine
Dés le soir du premier tour des municipales, voilà l'appel au
"front républicain" qui refait son apparition.
L’entre deux tours des élections municipales laisse libre cours
à toutes les « combinazione » dans le seul but de sauver ce qui peut
encore l’être. Les responsables socialistes et leurs affidés n’ont pas tardé à
remettre au goût du jour leur fameux « front républicain » pour faire
barrage au front national. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Depuis l’appel à voter Chirac contre Le Pen
aux élections présidentielles de 2002, l’idée est utilisée par la gauche
lorsqu’elle connait une déroute comme le soir du premier tour des élections
municipales. Dés dimanche soir les caciques du parti socialiste s’en sont donné
à cœur joie. Il faudrait pour barrer la route au front national voter sans
retenue pour l’UMP dans bon nombre de cas. Les républicains d’un côté donc,
sans discernement, les autres de l’autre. Outre le fait qu’une telle logique,
si elle était sérieuse, aurait dû permettre à la gauche au pouvoir d’interdire
le Front national tout simplement, cela signifie sur le fond qu’entre la
politique du PS et de L’UMP, il n’y a pas grande différence, en tout cas
pas d’incompatibilité notable.
Comme je l’indique dans l’Imposteur, la
différence entre l’UMP et le PS n’est pas de nature, mais d’intensité. Le
reproche que formule l’opposition actuelle à François Hollande et à son
gouvernement n’est pas d’avoir pris une mauvaise direction, mais seulement de
ne pas aller assez vite et assez fort dans celle qu’il a choisie. L’appel au
« front républicain » n’est donc que la sanction électorale d’une
proximité politique revendiquée par la droite comme par la gauche.
L’appel au « front républicain »
déroule un véritable tapis sous les pieds du front national qu’il est censé
marginaliser. Alors que tous s’allient ou envisage de s’allier pour sauver le
système, il place le front national en position d’opposant officiel et unique
contre ce qu’il appelle l’UMPS. On comprend ainsi les jubilations de Marine Le
Pen sur les plateaux de télévision dimanche, au soir du premier tour des
municipales.
L’appel au front républicain permet enfin –et
ce n’est pas pour les responsables socialistes le moindre des avantages-
d’évacuer au nom de l’urgence les questions politiques posées par le vote. Il
s’agit de ne pas aborder les causes qui ont engendré une abstention massive
pour ce genre de consultation et un véritable rejet du parti socialiste en
particulier et de la gauche en général.
Les commentateurs de tout bord s’interrogent
sur un éventuel remaniement. Mais est-ce la question ? Un remaniement avec
la même politique, le « pacte de responsabilité » qui organise la
baisse des cotisations sociales des employeurs au détriment des citoyens, qui
dans tous les domaines clés –social, économique, éducatif…- s’inscrit dans la
politique de Nicolas Sarkozy ?
« L’Imposteur » François Hollande
est paraît-il très attentif aux résultats de ces élections, et notamment du
second tour pour répondre aux français. Qu’il se rassure. S’il n’a pas tout
compris ce coup-ci, la prochaine échéance des élections européennes approche et
risque fort d’amplifier le message…
Jacques Cotta
27 mars 2014
Jacques Cotta
27 mars 2014
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