Les enregistrements clandestins de Buisson plongent la droite et Sarkozy dans la tourmente
Sarkozy-Buisson: ce que disent les... par BFMTV
Le très controversé conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick
Buisson a plongé la droite dans la stupéfaction et la colère avec la révélation
de ses enregistrements de réunions à l'Elysée et de conversations privées, qui
s'étalent désormais dans la presse.
"Une forme de
viol", a dénoncé Henri Guaino cité dans ces enregistrements, ancienne
"plume" de M. Sarkozy. Selon lui, l'ex-président a le "sentiment
d'avoir été trahi".
A 18 jours d'élections
municipales dont elle voulait faire le tremplin de sa reconquête, l'UMP est
donc, après l'affaire Copé-Le Point, à nouveau confrontée à des désordres
potentiellement préjudiciables.
L'affaire, lancée par
Le Canard Enchaîne puis le site Atlantico après une première mention dans Le
Point le 11 février contre lequel M. Buisson a annoncé une plainte, menace de
prospérer.
"Le risque, c'est
le feuilletonnage", assure un élu UMP.
"Il y a
apparemment des dizaines, des centaines d'heures d'enregistrement, il faut être
malade", s'est exclamé M. Guaino.
L'avocat du
politologue, Gilles-William Goldnadel, a reconnu mardi la véracité des
enregistrements opérés par son client, les présentant comme des "documents
de travail".
M. Buisson, 64 ans,
historien venu de l'extrême droite - il a dirigé l'hebdomadaire Minute - avait
déjà été accusé d'avoir "droitisé" à l'excès la campagne du président
sortant, contribuant, aux yeux de ses adversaires à l'UMP, à la défaite de
2012.
Nathalie
Kosciusko-Morizet avait accusé celui qui se présente dans un enregistrement
comme "royaliste", d'avoir voulu "faire gagner Maurras".
Nicolas Sarkozy avait
cependant continué à la rencontrer: la dernière fois, ce fut le 11 février,
selon une bonne source, à la veille de la brève du Point.
M. Buisson est
désormais au coeur d'un scandale inédit en France. "Il y a de quoi tomber
de sa chaise", s'indigne l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin,
parlant d'une "grande violence".
Le Canard consacre une
page à une réunion d'avant-remaniement, le 26 février 2011, dans laquelle il
est beaucoup question de Brice Hortefeux, très proche de M. Sarkozy et qui va
être débarqué de l'Intérieur. "Brice dit que le sentiment d'insécurité a
régressé, toutes les études montrent que ce n'est pas vrai", note M.
Sarkozy. "En matière d'immigration, Brice est inhibé", répond M.
Buisson.
Le site Atlantico,
réputé proche de l'ex-président, publie quatre extraits sonores du 26 février
2011, mêlant conversations politiques et privées.
Les deux médias
démontrent que son magnétophone continuait à tourner dans les voitures et à son
domicile.
- "Méthodes de
médiocre" -
Ainsi, en revenant de la Lanterne à Versailles,
le publicitaire Jean-Michel Goudard, conseiller en communication du président,
et M. Buisson ne se privent pas de commentaires acerbes et n'épargnent pas la
première dame: "c'est dur, hein?" lâche l'historien à propos de la
présence de Carla Bruni-Sarkozy à une réunion avec le chef de l'Etat. "Si
je la connaissais pas un peu mieux depuis la télé j'aurais trouvé ça...
lamentable", répond Goudard.
"Remplacer Fillon
par Borloo, c'est grotesque", s'exclame M. Sarkozy dans un autre extrait.
Buisson se plaint par
ailleurs de ne pas avoir "réussi à entraîner la tête" du ministre de
la Justice Michel Mercier, qu'il qualifie de "totalement calamiteux".
"Des méthodes de
médiocre", a tranché M. Mercier mercredi.
Ce mélange d'analyses
politiques dans un cadre restreint et de notations relâchées propres au domaine
privé risque d'affaiblir Nicolas Sarkozy alors que ce dernier masque de moins
en moins son envie de revenir en politique.
Dans un communiqué
transmis à l'AFP par son avocat, Patrick Buisson se défend: "En tant
qu'intervenant essentiel de ces réunions", il "ne pouvait prendre des
notes écrites et utilisait ces enregistrements pour préparer la réunion
suivante".
Ces derniers
"étaient détruits au fur et à mesure sauf manifestement quelques-uns qui
lui ont été dérobés et dont il est fait présentement un usage extravagant et
pervers", affirme-t-il.
M. Buisson est aussi
impliqué dans "l'affaire des sondages". Un juge enquête sur la
régularité des contrats conclus sous Sarkozy, sans appel d'offres, entre
l?Elysée et neuf instituts de sondage, dont la société de conseil de M. Buisson
Publifact.
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