Légère baisse du chômage au sens du BIT en France |
Le taux de chômage en France a baissé de 0,1 point au quatrième trimestre 2013, à 9,8 % de la population active en métropole (10,2 % avec les DOM), a annoncé jeudi l'Insee, qui mesure le chômage selon les normes du Bureau international du travail (BIT). "C'est la première fois [que le chômage baisse] depuis la mi-2011", a commenté le ministre du travail, Michel Sapin, dans un communiqué. Le deuxième "thermomètre" du chômage en France, le nombre d'inscrits à Pôle emploi, a lui au contraire continué à grimper à la fin de 2013, contredisant l'engagement présidentiel d'"inverser la courbe du chômage" à la fin de l'année dernière. "Sur l'année, le nombre de chômeurs au sens du BIT est stable (…). Sur la même période, le nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois inscrits à Pôle emploi classés en catégorie A [sans aucune activité] progresse de 190 000. Ces deux mesures ne sont pas contradictoires, car elles ne recouvrent pas les mêmes situations", souligne de son côté l'Insee dans un communiqué. Mesuré grâce à une enquête effectuée chaque trimestre auprès de 110 000 personnes, le taux de chômage est le seul indicateur reconnu au niveau international. Il est souvent préféré par les économistes aux chiffres de Pôle emploi, soumis aux aléas administratifs (inscriptions, radiations, etc.). L'amélioration mise en évidence par l'Insee concerne notamment les 15-24 ans (– 1,1 point sur un trimestre, – 2,6 points sur un an). Leur taux de chômage atteint toutefois encore 22,8 % au quatrième trimestre 2013. |
Nouveauté importante dans les chiffres publiés jeudi, une révision à la baisse de 0,5 point de tous les taux de chômage, présents et passés, due à une "rénovation" de l'enquête menée auprès des ménages. L'Insee a notamment revu la formulation de certaines questions, afin d'améliorer leur compréhension. In fine, avec ce nouveau questionnaire jugé plus pertinent, les résultats font apparaître un taux légèrement inférieur à celui obtenu avec le précédent. L'Institut a donc décidé d'abaisser l'ensemble de ses chiffres, afin de permettre les comparaisons dans le temps, et avec les autres pays. "Personne n'a mis son nez là-dedans au gouvernement, ni au ministère du travail, ni à Bercy", affirme-t-on au ministère du travail à propos de cette nouvelle méthode. Le pic historique, atteint à deux reprises, en 1994 et 1997, est ramené à 10,4 % en métropole. Et le point bas, atteint au début de 2008, à 6,8 %. Les chiffres des demandeurs d'emploi recensés par Pôle emploi montrent que la hausse s'est même poursuivie en janvier, avec 8 900 chômeurs supplémentaires dans la catégorie A, à 3 316 200 en France métropolitaine, un nouveau record. |
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La France sous surveillance renforcée |
La Commission européenne a passé la vitesse supérieure avec la France en décidant mercredi de la placer sous surveillance renforcée pour son manque de compétitivité, le niveau de sa dette et de ses déficits. Bruxelles a profité de son bilan sur les déséquilibres macroéconomiques dans la zone euro pour accroître sa pression sur Paris, qui tarde selon elle à faire les réformes qui s'imposent et fait peser un risque sur l'ensemble de la zone euro, "compte tenu de son importance". "Pour répondre au défi de la compétitivité, la France doit améliorer l'environnement des entreprises et renforcer la concurrence dans les services", a préconisé M. Rehn, qui fera des recommandations plus spécifiques pour chaque Etat membre au début de juin. D'ici là, Paris devra faire parvenir à la Commission son plan budgétaire à moyen terme, ainsi que les détails du pacte de responsabilité proposé par le président François Hollande aux entreprises. Cette mesure-clé prévoit la suppression de 30 milliards d'euros de cotisations patronales d'ici à 2017, avec pour objectif de relancer l'emploi. |
Deux semaines à peine après avoir tiré la sonnette d'alarme, la Commission a par ailleurs remis sur le tapis la question du déficit français, et a adressé une "recommandation" à Paris. Pour elle, le déficit public devrait rester largement au-dessus de 3 % en 2014 comme en 2015, si Paris ne prend pas de nouvelles mesures. "Compte tenu du niveau élevé des dépenses publiques, il est important que les efforts portent sur leur réduction", souligne Olli Rehn, le commissaire chargé des affaires économiques. |
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SFR : l'offre de Bouygues la valorise à 14,5 milliards d'euros |
Le groupe Bouygues, candidat au rachat de SFR, a assuré jeudi que son offre, qui valorise la filiale télécoms de Vivendi à hauteur de 14,5 milliards d'euros, n'impliquait "aucun départ contraint" et prévoyait "une redynamisation de l'emploi". Dans un communiqué dévoilant les détails de son projet, la maison mère de Bouygues Telecom dit offrir à Vivendi "un montant de 10,5 milliards d'euros en numéraire et 46 % du capital du nouvel ensemble". Altice, maison mère du câblo-opérateur Numericable et seul autre prétendant à SFR, n'a pas encore officiellement dévoilé son projet. Elle offrirait 11 milliards d'euros en numéraire pour une opération qui valoriserait l'opérateur à 15 milliards d'euros, selon certains médias. La fusion Bouygues Telecom-SFR qui découlerait de l'offre de Bouygues "vise à créer un nouvel acteur majeur du numérique en France, un leader sur le mobile", a résumé le directeur financier du groupe, Philippe Marien, lors d'une conférence téléphonique. |
Une alliance Numericable-SFR verrait se rapprocher des activités plutôt complémentaires, tandis qu'une fusion entre Bouygues et SFR créerait plus de synergies mais comporte donc plus de risques de destruction d'emplois. |
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Le mauvais temps pèse sur l'économie américaine |
La Réserve fédérale américaine (Fed) a pris acte mercredi des conséquences du mauvais temps sur l'économie des Etats-Unis, qui a freiné l'activité dans plusieurs régions même si les perspectives demeurent optimistes. L'activité a ralenti ou stagné dans quatre régions sur douze du fait des intempéries, tandis que la croissance est restée "modeste à modérée" dans les huit autres, affirme le Livre beige de la Fed. La présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, a par ailleurs répété mercredi que si l'économie s'était renforcée, elle restait "bien loin" de l'objectif de plein emploi de la Fed. Lors d'une allocution au cours d'une cérémonie d'intronisation au siège de la banque centrale à Washington, la nouvelle présidente de la banque centrale a noté que "trop d'Américains ne pouvaient pas encore trouver d'emploi ou étaient forcés de travailler à temps partiel". |
L'impact des conditions climatiques exceptionnellement sévères est relevé dans quasiment tous les secteurs, des ventes au détail aux ventes automobiles en passant par le secteur des transports et l'industrie manufacturière. Le marché immobilier a continué de s'améliorer, "toutefois de façon modeste", de nombreuses régions mentionnant un bas niveau des stocks et des prix qui continuent à monter. |
TEXTOS |
Ascométal : sauf accord in extremis entre son actionnaire et ses créanciers, tous américains, Ascométal, fleuron de la sidérurgie française avec près de 2 000 salariés, devrait être mis en redressement judiciaire jeudi par le tribunal de commerce de Nanterre.
Crise en Ukraine :l'UE a annoncé jeudi le gel des avoirs de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch et de 17 autres personnalités, dont l'ancien premier ministre Mikola Azarov, jugées responsables de violations des droits de l'homme ou de mauvaise gestion des fonds publics en Ukraine.
Chine : l'objectif de 7,5 % de croissance que s'est donné Pékin pour 2014 est flexible, tant que la progression du marché de l'emploi reste robuste, a estimé jeudi le ministre des finances chinois. La 2eéconomie mondiale, qui connaît un net ralentissement, avait enregistré en 2013 une croissance de 7,7 %.
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Télécoms : Orange est dans le vert. L'opérateur a vu son bénéfice net plus que doubler en 2013 par rapport à l'année 2012, tandis que son chiffre d'affaires reculait de 4,5 %, en raison notamment de la baisse des ventes en France, selon les résultats publiés jeudipar l'opérateur historique français.
Marchés : la banque française Société générale, les Britanniques HSBC et Barclays et l'Allemande Deutsche Bank ont été assignées devant la justice américaine par un particulier qui les accuse d'avoir manipulé les prix de l'or.
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La BCE "doit envisager une nouvelle baisse dans sa politique sur les taux et, surtout, augmenter substantiellement ses engagements financiers". |
Affirmation du directeur du département Europe du Fonds monétaire international (FMI), Reza Moghadam, dans un billet de blog cosigné notamment par son adjoint Ranjit Teja. L'institut monétaire européen doit tenir ce jeudi une réunion de politique monétaire, alors que l'inflation dans la zone euro (0,8 % en janvier) reste loin de son objectif à long terme de 2 %. Son principal taux directeur a été abaissé en novembre à 0,25 %, son plus bas niveau historique. Tout en récusant toute déflation dans la région, les cadres du FMI assurent qu'une très faible inflation risque de"saborder" la reprise en Europe et mettre les pays fragiles sous pression. "Cela compromet les efforts pour réduire la dette, regagner de la compétitivité et combattre le chômage", détaillent ces experts. Ils appellent dès lors la Banque centrale européenne à injecter davantage de liquidités dans le circuit financier, sur le modèle de ce qu'a fait la Réserve fédérale américaine pour combattre la crise. L'institut européen pourrait ainsi mener des opérations "d'assouplissement monétaire" en rachetant des "titres publics ou privés" ou relancer ses mécanismes de prêt à long terme (LTRO) en faveur des banques, détaillent les cadres du FMI. La décision sera connue à 13 h 45. |
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Deux prétendants à SFR, le bal des fausses promesses
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Ils sont très forts chez SFR. En quelques semaines, ils ont réussi à faire passer pour naturelle une idée qui, jusque-là, paraissait totalement inimaginable.
Il n'y aurait donc pas d'objection à marier deux des principaux acteurs français des télécommunications, deux ans après l'arrivée d'un quatrième dans la téléphonie mobile, Free. Une entrée que la France (gouvernement et régulateurs de la concurrence et des télécommunications) avait décidé de favoriser pour briser un confortable entre-soi.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, dit-on. Mais c'est un peu court comme argument.
Les voix qui se montraient plus conciliantes ces derniers mois à l'idée d'un retour de balancier vers davantage de concentration invoquent les menaces sur l'emploi et l'investissement provoquées par l'irruption de Free Mobile.
« Une stratégie low cost conduit nécessairement à un sous-investissement dans les infrastructures, à une dégradation du service rendu et à des destructions d'emplois », ont souligné dans un communiqué commun, le 4 décembre 2013, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, respectivement ministre du redressement productif et ministre de l'économie numérique.
Doublons à tous les étages
Or on nous présente aujourd'hui deux projets qui font peser des risques évidents et immédiats sur l'emploi et l'investissement. Martin Bouygues s'engage à ce qu'un mariage entre SFR et Bouygues Telecom ne provoque "aucun départ contraint".
C'est bien. Mais pourquoi le groupe refuse-t-il de donner les réductions d'effectif sur lesquelles il compte ? Pas besoin d'être ingénieur en télécommunications pour deviner qu'il y aura des doublons à tous les étages entre les équipes des numéros deux et trois français du mobile.
Pour estimer à quelque 8 milliards d'euros les synergies de coûts attendues de cette opération, le calcul des économies sur la masse salariale a bien été fait…
Côté Numericable, le principal risque de son projet de fusion avec SFR concerne l'investissement. Car, malgré le retour de l'argent facile pour les LBO, la dette que devra supporter un SFR-Numericable entraverait durablement sa capacité d'investissement.
On ne sait pas si le gouvernement va devoir officiellement se prononcer entre ces deux maux. Ni s'il compte commander une étude d'impact après avoir reproché au précédent gouvernement d'avoir omis de le faire...
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Lu sur Pertes et profits
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Déficits : la gifle |
Le Figaro économie : Le plan de Bouygues pour racheter SFR |
Financial Times : Ukraine : les Occidentaux divisés face à la Russie |
The Wall Street Journal : Zone euro : les bons chiffres économiques font baisser la pression sur la BCE |
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