Que veut dire shutdown? Candidat admissible aux anglicismes, "shutdown" signifie coupure, arrêt ou encore fermeture. Les instances fédérales se retrouvent au chômage technique. Faute d'un accord sur le budget, l'Etat fédéral américain, qui emploie plus de deux millions de fonctionnaires, réduit les dépenses en suspendant le travail.
Première fois?
En 1995, le parti démocrate du président Bill Clinton sort d'une déroute aux élections législatives partielles et les Républicains, majoritaires, se retrouvent en position de force. Le chef de file républicain, un certain Newt Gingrich, perdant des primaires de son parti pour les présidentielles de 2012, pense flairer le bon coup et décide d'engager un bras de fer afin d'obtenir plus de coupes budgétaires du côté des affaires sociales.
Mal-vu par l'opinion publique, le bon coup finit en débâcle. Effectif à deux reprises entre novembre 1995 et janvier 1996, l'arrêt partiel des services se solde par un succès retentissant du président Clinton aux présidentielles suivantes. 17 ans plus tard, les Républicains récidivent.
Pourquoi un shutdown?
Le shutdown 2013 découle d'un blocage législatif entre les deux grands partis. De nature bicamérale, le parlement américain (Congress) est aujourd'hui divisé entre un Sénat dominé par les Démocrates d'Obama et une chambre basse où les Républicains de l'opposition sont majoritaires.
Sous l'impulsion de leur noyau radical du Tea Party, les Républicains ont inclus un amendement à la loi des finances proposée par le parti du président, visant à reporter l'implémentation de la réforme de sécurité sociale Obamacare. Adoptée en 2010, cette réforme serait alors repoussée d'une année supplémentaire. Retoqué par les Démocrates lors des aller-retours entre les deux chambres, cet amendement bloque désormais l'adoption de la loi des finances.
Mais nombreux sont les observateurs qui ne voient dans l'argumentaire républicain qu'une tactique pour entraîner l'administration Obama dans un bras de fer imprévisible.
"Nous n'irons pas en plénière avec un pistolet sur la tempe", a ainsi souligné le chef de file démocrate Harry Reid pour mieux mettre en exergue la situation de chantage.
Ce n'est pas la première fois que les Républicains agissent de la sorte sous l'ère Obama. A l'instar de la loi des finances, certains débats subissent la pression des conséquences désastreuses en cas de non-accord. Ainsi, lorsque le plafond de la dette devait être revu à la hausse en 2011 afin d'éviter un défaut de paiement, l'opposition a fait front. Au pied du mur, les Démocrates avaient fini par lâcher du lest.
"Ils ont perdu la tête", s'exclame Harry Reid . "Ils ne peuvent s'empêcher de refaire constamment la même chose", ajoute le sénateur, fustigeant les tactiques dignes de House of Cards du parti républicain.
Et maintenant?....
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