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jeudi 3 octobre 2013

Hollande en Corse, 70 ans après la Libération

Hollande en Corse, 70 ans après la Libération




François Hollande sera vendredi en Corse pour réparer un oubli historique, la Libération de l'île de l'occupation italienne et allemande 70 ans plus tôt, un déplacement sur fond de multiplication des règlements de comptes et de débats politiques locaux autour de la décentralisation.
Cette première visite en Corse depuis son élection marquera la fin des commémorations du 70e anniversaire de la Libération de l'île, premier territoire métropolitain à avoir été libéré par l'action combinée de la Résistance et des Forces françaises libres venues d'Afrique du Nord. les commémorations avaient débuté le 8 septembre, date officielle de l'appel au soulèvement contre les occupants allemands et italiens.
Cet épisode historique, relève-t-on à l'Elysée, est éclipsé depuis des décennies par les débarquements de Provence et de Normandie. Une "blessure" douloureusement ressentie aujourd'hui encore en Corse, notamment par les anciens combattants, et que cette visite présidentielle viserait précisément à apaiser.
François Hollande devrait être rejoint au cours de cette visite par le frère du roi du Maroc Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, et par d'anciens combattants marocains qui avaient joué un rôle décisif dans la libération de la Corse.
Selon un programme non encore confirmé officiellement par l'Elysée, le chef de l'Etat devrait se rendre à la citadelle d'Ajaccio et visiter la cellule où s'était suicidé pour ne pas parler à ses tortionnaires italiens le résistant Fred Scamaroni, Compagnon de la Libération.
Il devrait également se rendre sur le plateau de Ciniccia, haut lieu de la Résistance, à proximité du village de Levie (Corse-du-Sud), avant de rejoindre Bastia pour tenir un discours sur la Libération de l'île, proclamée officiellement le 4 octobre 1943.
Une population lasse d'annonces non suivies d'effet
En marge de ces commémorations, François Hollande devrait également déposer une gerbe sur le lieu de l'assassinat, le 6 février 1998, du préfet Claude Erignac, à Ajaccio.
Au chapitre de l'insécurité, le rythme des homicides (17 depuis janvier) n'a guère diminué en dépit des mesures de lutte contre le crime organisé annoncées il y a presque un an en Corse même par les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christine Taubira.
Sur cette question, l'Elysée promet une parole forte du président qui rappellera toutes les initiatives déjà prises pour renforcer les moyens de la police et de la justice sur l'île et soulignera que les Corses sont bien les premières victimes de cette insécurité.
Arrivé en troisième position au premier tour de la présidentielle derrière Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, le chef de l'Etat devra cependant convaincre une population lasse d'annonces non suivies d'effet.
Le président de la République s'entretiendra par ailleurs dans la matinée avec les élus locaux, une semaine jour pour jour après le vote par l'Assemblée de Corse d'un rapport préconisant d'accorder une place spécifique à l'île dans la Constitution française.
L'objectif de cette évolution institutionnelle serait de renforcer la décentralisation de l'île. Mais elle exigerait une improbable réforme constitutionnelle, la majorité des trois cinquièmes requise au Congrès paraissant difficile à réunir.
François Hollande sera vraisemblablement interpellé aussi sur un autre vote de l'Assemblée de Corse en faveur de la "co-officialité" du français et du corse qui reviendrait à faire de ces deux langues les langues officielles de l'île. Le chef de l'Etat tout comme le ministre de l'Intérieur en ont toutefois déjà rejeté le principe.


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