Hollande en Corse, 70 ans après la Libération
Par Pierre LANFRANCHI, Hervé ASQUIN | AFP – il y a 1 heure 24 minutesAFP/AFP/Archives - François Hollande sera vendredi en Corse pour réparer un oubli historique, la Libération de l'île de l'occupation italienne et allemande 70 ans plus tôt, un déplacement sur fond de multiplication
François Hollande sera vendredi en Corse pour réparer un
oubli historique, la Libération de l'île de l'occupation italienne et allemande
70 ans plus tôt, un déplacement sur fond de multiplication des règlements de
comptes et de débats politiques locaux autour de la décentralisation.
Cette première visite
en Corse depuis son élection marquera la fin des commémorations du 70e
anniversaire de la Libération de l'île, premier territoire métropolitain à
avoir été libéré par l'action combinée de la Résistance et des Forces
françaises libres venues d'Afrique du Nord. les commémorations avaient débuté
le 8 septembre, date officielle de l'appel au soulèvement contre les occupants
allemands et italiens.
Cet épisode
historique, relève-t-on à l'Elysée, est éclipsé depuis des décennies par les
débarquements de Provence et de Normandie. Une "blessure"
douloureusement ressentie aujourd'hui encore en Corse, notamment par les
anciens combattants, et que cette visite présidentielle viserait précisément à
apaiser.
François Hollande
devrait être rejoint au cours de cette visite par le frère du roi du Maroc
Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, et par d'anciens combattants marocains
qui avaient joué un rôle décisif dans la libération de la Corse.
Selon un programme non
encore confirmé officiellement par l'Elysée, le chef de l'Etat devrait se
rendre à la citadelle d'Ajaccio et visiter la cellule où s'était suicidé pour
ne pas parler à ses tortionnaires italiens le résistant Fred Scamaroni,
Compagnon de la Libération.
Il devrait également
se rendre sur le plateau de Ciniccia, haut lieu de la Résistance, à proximité
du village de Levie (Corse-du-Sud), avant de rejoindre Bastia pour tenir un
discours sur la Libération de l'île, proclamée officiellement le 4 octobre
1943.
Une population lasse
d'annonces non suivies d'effet
En marge de ces
commémorations, François Hollande devrait également déposer une gerbe sur le
lieu de l'assassinat, le 6 février 1998, du préfet Claude Erignac, à Ajaccio.
Au chapitre de
l'insécurité, le rythme des homicides (17 depuis janvier) n'a guère diminué en
dépit des mesures de lutte contre le crime organisé annoncées il y a presque un
an en Corse même par les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice
Christine Taubira.
Sur cette question,
l'Elysée promet une parole forte du président qui rappellera toutes les
initiatives déjà prises pour renforcer les moyens de la police et de la justice
sur l'île et soulignera que les Corses sont bien les premières victimes de
cette insécurité.
Arrivé en troisième
position au premier tour de la présidentielle derrière Nicolas Sarkozy et
Marine Le Pen, le chef de l'Etat devra cependant convaincre une population
lasse d'annonces non suivies d'effet.
Le président de la
République s'entretiendra par ailleurs dans la matinée avec les élus locaux,
une semaine jour pour jour après le vote par l'Assemblée de Corse d'un rapport
préconisant d'accorder une place spécifique à l'île dans la Constitution
française.
L'objectif de cette
évolution institutionnelle serait de renforcer la décentralisation de l'île. Mais
elle exigerait une improbable réforme constitutionnelle, la majorité des trois
cinquièmes requise au Congrès paraissant difficile à réunir.
François Hollande sera
vraisemblablement interpellé aussi sur un autre vote de l'Assemblée de Corse en
faveur de la "co-officialité" du français et du corse qui reviendrait
à faire de ces deux langues les langues officielles de l'île. Le chef de l'Etat
tout comme le ministre de l'Intérieur en ont toutefois déjà rejeté le principe.
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