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lundi 31 décembre 2012

"Mur budgétaire" : une cure de rigueur forcée se profile aux Etats-Unis


"Mur budgétaire" : une cure de rigueur forcée se profile aux Etats-Unis

Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 
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Les nuages s'amoncellent au-dessus de la Maison Blanche, le 31 décembre, à deux jours du "mur budgétaire".
Sauf accord in extremis au Congrès, le "mur budgétaire" (fiscal cliff) auquel les Etats-Unis se heurteront lundi 31 décembre soir est un cocktail de hausses d'impôts et de coupes budgétaires automatiques qui risque, à terme, de faire replonger la première économie mondiale dans la récession.
Ce dispositif, qui provoque l'inquiétude des marchés et a forcé les élus du Congrès à siéger à la veille du nouvel an pour la première fois en plus de quatre décennies, découle d'un accord conclu en 2011 par les législateurs.
Aux termes de ce marché, républicains et démocrates s'étaient donné jusqu'à la fin 2012 pour s'entendre sur un plan de réduction du déficit, faute de quoi un remède radical serait administré au pays, à savoir des coupes de plus de 600 milliards de dollars dans les dépenses fédérales.
Depuis son dernier réhaussement d'août, le plafond de la dette américaine est fixé à 16 394 milliards de dollars. Or, cette dernière atteignait déjà, lundi matin, 16 319 milliards de dollars lundi matin, vers 7 h 30, selon le site usdebtclock.org.
LES INVESTISSEURS INQUIETS
Combiné à l'expiration des cadeaux fiscaux hérités de la présidence de George W. Bush – soit une hausse prévisible des impôts de 2 000 dollars par an et par foyer en moyenne –, ce choc de rigueur risque, selon les économistes indépendants du bureau du budget du Congrès, de faire reculer le PIB de 0,5 % en 2013 sur fond de flambée du chômage (9,1 %, contre 7,7 % actuellement).
Les effets de ce "mur budgétaire" seraient toutefois progressifs et pour certains réversibles, même si la hausse prévue de 2 % des prélèvements sociaux pourrait être répercutée sur les feuilles de paie dès janvier. La fin des aides allouées à quelque 2 millions de chômeurs pourrait elle aussi prendre effet rapidement.
En revanche, d'un point de vue psychologique, l'incertitude d'un après-"mur budgétaire" pourrait avoir des effets fulgurants, alors que se profile par ailleurs une nouvelle bataille au Congrès sur le plafond de la dette, comme celle de l'été 2011 qui avait fini par coûter aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette souveraine par l'agence Standard and Poor's.
Redoutant une taxation accrue du capital ou une perte de revenus, les investisseurs pourraient être tentés de vendre massivement leurs titres au risque de déstabiliser la Bourse de New York. Anticipant des coupes publiques, les entreprises en contrat avec le gouvernement, notamment dans l'industrie de la défense, pourraient quant à elles ralentir leurs investissements et leurs embauches.

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