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lundi 29 septembre 2025

L'ECLAIREUR - « Affaire Vassal » : lancer l'alerte à Marseille, mission impossible ? Lundi 29 septembre 2025

 

Pascal Clérottesept. 29 · L'ÉCLAIREUR

Un système mafieux généralisé qui rassemble la droite et la gauche. Tout le monde croque, personne n'a intérêt à ce que cela s'arrête, et ils se tiennent tous par la barbichette - et les corrupteurs les tiennent tous. A quand un "mano pulite"?

« Affaire Vassal » : lancer l'alerte à Marseille, mission impossible ?

Martine Vassal, candidate à la mairie de Marseille et visée par une enquête préliminaire, comme je l'ai dévoilé en août dans Le Nouvel Obs, fait tout pour décrédibiliser l'auteur de l'article 40.

 
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Article publié le 21 août 2025 dans Le Nouvel Obs.

La meilleure défense, c’est l’attaque. Depuis cet été, ce principe est appliqué de manière systématique par Martine Vassal, puissante présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence. Au risque de multiplier les accusations infondées et les imprécisions factuelles. Le 5 septembre dernier, cette responsable politique de droite (ex-LR) qui a décidé en 2022 de soutenir Emmanuel Macron et qui dirige, rappelons-le, deux des plus grosses collectivités locales de France, a ainsi convoqué une conférence de presse pour s’expliquer suite à la publication le 21 août de mon article d’enquête dans Le Nouvel Obs – « Marseille : enquête sur le très cher système Vassal » – qui a fait beaucoup de bruit à Marseille et dans lequel j’annonçais notamment l’ouverture d’une enquête préliminaire la visant.

« J’ai eu personnellement au téléphone le procureur »

Comme je l’ai rappelé sur le réseau social X dès le 23 août, j’ai bien évidemment contacté Martine Vassal au cours de mon enquête (mais aussi d’autres membres de l’exécutif départemental). Mais celle-ci n’a pas souhaité donné suite à mes sollicitations. Par contre, j’ai reçu de longues réponses du service de presse du département auquel j’avais adressé au préalable de nombreuses questions. En off, un attaché de presse me faisait déjà état des « affabulations » d’Erwan Davoux, l’ancien directeur des relations internationales et des relations européennes du département.

Lors de sa conférence de presse, organisée quelques jours avant l’annonce de sa candidature à la mairie de Marseille, Martine Vassal a ainsi expliqué faire l’objet d’une « boule puante » et même d’une « tentative de féminicide politique» : « Est-ce que c’est parce que je suis une femme qu’on essaye de m’atteindre ? », s’interroge-t-elle alors. Veillant à ne pas répondre sur le fond des dossiers, elle n’hésite pas à qualifier Erwan Davoux de « maître chanteur » qui « a été téléguidé par l’extrême gauche » ! Surtout, face aux journalistes locaux, elle affirme qu’« il n’y pas d’enquête sur [son] compte » et déclare avoir « eu personnellement Nicolas Bessone au téléphone (procureur de la République) ». Étrange mélange des genres.

Pas d’enquête ? Lundi 22 septembre au petit matin, des perquisitions ont pourtant été menées par la DCOS ( division de la criminalité organisée et spécialisée) au conseil départemental des Bouches du Rhône, au siège de la Métropole Aix-Marseille-Provence, ainsi qu’aux domiciles de Martine Vassal, de Marc Jolibois, son directeur de cabinet au département et à la métropole, et chez Erwan Davoux.

Ce dernier est un haut fonctionnaire, conseiller politique et désormais… lanceur d’alerte à Marseille pour avoir signalé au Parquet National Financier (PNF) et au parquet de Marseille, plusieurs faits relevant, selon lui, du trafic d’influence, de la corruption passive et du détournement de fonds publics, au sujet de Martine Vassal, la présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence. Ce signalement a été fait au nom de l’article 40 - qui impose aux agents publics, dans l’exercice de leurs fonctions, l’obligation de signaler sans délai au procureur tout fait délictueux ou criminel dont ils ont connaissance. En cause ? L’embauche par Martine Vassal de son concubin comme directeur de cabinet, mais également sa pratique du clientélisme par des subventions et des voyages, ainsi que sa gestion dispendieuse. Suite à ce signalement, une enquête préliminaire a finalement été ouverte après que le PNF a décidé, après analyse, de se dessaisir au profit de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.

Mon article dans Le Nouvel Obs fait également état de l’ouverture d’une autre enquête concernant des marchés relatifs aux collèges, gérés par le département. Je dévoile aussi d’autres dysfonctionnements, ainsi que le contenu d’un pré-rapport de l’Agence Française Anticorruption (AFA) de 2020 consacré au département des Bouches-du Rhône, jusqu’alors non rendu public. Interrogée récemment sur BFM TV Marseille Provence, Martine Vassal se plaît pourtant à présenter mon enquête comme une simple reprise du signalement déposé par Erwan Davoux. Ce n’est pas le cas.

« Le reste relève de leur vie privée »

La meilleure défense, c’est l’attaque. Le 26 septembre, la patronne des Bouches-du-Rhône réitère ainsi ses accusations dans une interview donnée à La Provence contre celui qu’elle préfère présenter comme un « maître chanteur ».

Jusqu’au début de l’année 2025, Erwan Davoux était le directeur des relations des affaires internationales et des affaires européennes du département : « j’ai tenté d’utiliser les procédures internes quand j’ai constaté les infractions, témoigne-t-il aujourd’hui. Devant l’absence de réponse et subissant même des sanctions à mon encontre, je n’ai pas eu d’autre choix que d’employer l’article 40 ». Tout au long de sa carrière, qui l’a amené à occuper les postes de chargé de mission à l’Élysée du temps de Chirac, de conseiller auprès de Valérie Pécresse, mais aussi de Jean-Pierre Raffarin et d’Alain Juppé, cet ex-cadre de la DGSE n’avait jamais vu un tel mépris des règles. Ce lanceur d’alerte, qui a vu son poste supprimé, a quitté peu après le département et vient de déposer une plainte pour harcèlement moral contre son ancien employeur. Mais depuis qu’il a lancé l’alerte publiquement et auprès de la justice, Martine Vassal et ses équipes n’ont cessé d’essayer de décrédibiliser son témoignage, portant plainte pour « chantage » et « provocation à la haine » – qui a amené le parquet de Marseille à ouvrir dans un premier temps une enquête –, et allant jusqu’à l’accuser dans les médias d’antisémitisme – des accusations dépourvues de toute base factuelle – plutôt que de répondre sur le fond. Élément d’importance : Martine Vassal n’a pas annoncé porter plainte pour dénonciation calomnieuse ou pour diffamation, ni contre Erwan Davoux ni contre Le Nouvel Obs, ce qui n’est guère souligné par les médias locaux.

Et pour cause : la principale révélation de mon article – le fait que Martine Vassal entretient depuis plusieurs années une relation avec son propre directeur de cabinet au département et à la métropole a été reconnue publiquement par Pierre Bruno l’avocat du département qui a préféré répondre avec des arguments juridiques aux informations révélées dans mon article. Ainsi, dans Le Monde, ce dernier explique : « Ils ne vivent pas sous le même toit, n’ont pas d’intérêts communs, ne déclarent pas leurs impôts ensemble. Le reste ne rentre pas dans le champ de la loi et relève de leur vie privée ». Autant dire : circulez, il n’y a rien à voir, c’est de la « vie privée ». Marc Jolibois n’est « ni marié, ni pacsé, ni concubin de Mme Vassal », assure l’avocat.

Cette dernière précision est importante. Car la loi de novembre 2017 pour la confiance dans la vie publique proscrit l’embauche par un parlementaire comme par un élu local d’un membre de sa famille directe, dont « le conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin », comme collaborateur de cabinet. Une infraction à cette règle est punie d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Une interdiction en réalité ancienne mais peu appliquée jusqu’en 2017. Selon la loi de 1984 sur la fonction publique territoriale, « il est interdit à l’autorité territoriale de compter parmi les membres de son cabinet : 1° Son conjoint, partenaire lié par un pacte civile de solidarité ou concubin ».

Certes, comme je le rappelais dans mon article du Nouvel Obs, Martine Vassal et Marc Jolibois disposent de domiciles différents, mais la Cour de Cassation a établi que la communauté de vie n’était pas une condition nécessaire pour caractériser le concubinage. À ce sujet, Pierre Bruno, l’avocat du département, est resté davantage dans le flou en répondant à Marsactu : « Marc Jolibois travaille avec Martine Vassal depuis 2008 ou 2009. Ils étaient tous deux mariés à l’époque avec des enfants. Si la question est de savoir si Marc Jolibois était son concubin au moment de son embauche, la réponse est simple : non ». De nouveau, l’avocat ne nie donc pas l’existence d’une relation entre Martine Vassal et Marc Jolibois en 2025. Il oublie juste que les contrats de cabinet tombent à chaque élection. De fait, Pierre Bruno tente de se placer sur le terrain du droit anticipant les procédures à venir et les futurs débats judiciaires.

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« Ils se sont rendus au Maroc à la résidence de Nora Preziozi »

« C’est fascinant, ils ont fait des aveux, mais aucun journaliste local ne l’a relevé », remarque une de mes sources. Marsactu évoque timidement « la relation qu’elle est supposée entretenir avec son directeur de cabinet », et Libération prend également des pincettes dans un article en parlant de « la dénonciation d’une relation entre Martine Vassal et son directeur de cabinet, Marc Jolibois (…) ce qui, si c’était avéré, contreviendrait à la loi pour la confiance dans la vie politique de 2017 ». De son côté, Le Figaro n’en parle même pas dans ses articles consacrés à l’affaire, tout en pointant le « sulfureux » Erwan Davoux.

Plus d’une dizaine de sources à Marseille, notamment au département et dans la vie politique locale, m’ont d’ailleurs confirmé l’existence d’une telle relation, en m’apportant des détails. Dans son premier article 40, datant du 30 janvier 2025, Erwan Davoux précise : « Elle entretient un relation intime avec Monsieur Marc Jolibois depuis de nombreuses années qu’elle tente de cacher mais qui n’est qu’un secret de polichinelle. Madame Vassal utilise les services d’un des 48 chauffeurs du Conseil Départemental plusieurs fois par semaine pour l’amener chez ce dernier en fin de journée et la ramener le lendemain matin », est-il notamment écrit. Et dans un second signalement envoyé à la justice le 1er septembre 2025, Erwan Davoux assure désormais que Martine Vassal et Marc Jolibois « passent leurs vacances d’hiver ensemble à la station de Vars depuis de nombreuses années ainsi que leurs vacances d’été. Ils se sont rendus au Maroc à la résidence de Nora Preziozi, élue déléguée à la Politique de la Ville et Renouvellement urbain au Département des Bouches-du-Rhône, et ancienne présidente d’habitat 13 ». Au cours de mon enquête, j’avais essayé de joindre Nora Preziozi, sans succès.

Devant ces éléments, on comprend que le Parquet de Marseille préfère rester prudent à quelques mois des élections municipales. Lorsque j’ai interrogé le procureur Nicolas Bessone début août sur l’existence d’une enquête préliminaire visant Martine Vassal, il ne m’a pas répondu, et ses services m’ont expliqué que « cela ne leur dit rien ». Il s’agissait alors « de ne pas polémiquer » me dit-on aujourd’hui. Autre élément à éclaircir: après la dessaisie du PNF au profit de la Jirs locale, les médias locaux ont expliqué que l’enquête était finalement confiée à la section éco-fi du Parquet de Marseille. J’ai interrogé ce dernier à ce sujet, je n’ai pas eu de réponse en dehors du fait que certains magistrats de la section éco-fi font partie de la Jirs.

Une chose est sûre : mon article publié dans Le Nouvel Obs, révélant l’existence du signalement d’Erwan Davoux et l’ouverture d’une enquête préliminaire, a eu pour conséquence l’accélération du dossier sur le plan judiciaire. Dans les jours qui ont suivi, le parquet de Marseille a d’ailleurs décidé de joindre les plaintes visant Erwan Davoux et son signalement dans une même enquête préliminaire. Lundi 22 septembre, le parquet de Marseille a confirmé cet élément dans le communiqué suivant :

« Le parquet de Marseille confirme que des perquisitions ont eu lieu lundi 22 septembre dans le cadre de l’enquête préliminaire regroupant :

- les plaintes déposées entre novembre 2024 et janvier 2025 par le département des Bouches du Rhône, le directeur général des services du conseil départemental et par le CRIF visant Erwan Davoux, directeur des relations internationales et des affaires européennes au conseil départemental des Bouches du Rhône, des chefs de chantage, provocation à la haine en raison de l’appartenance à une race, une ethnie ou une religion

- le signalement déposé par Erwan Davoux fin janvier 2025 visant Anne Rudisuhli, conseillère départementale, Martine Vassal, présidente du conseil départemental et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, et Marc Jolibois, directeur de cabinet à la Métropole et au conseil départemental, pour détournement de fonds publics, trafic d’influence et corruption passive.»

Une « plainte» pour « chantage » et « provocation à la haine »

La meilleure défense, c’est l’attaque. Lorsque je contacte le département début août, le service de presse ose ainsi m’écrire que « Monsieur Davoux a fait l’objet d’une procédure disciplinaire pour des propos antisémites ». Vérification faite, c’est faux.

De fait, auprès des médias, les soutiens de Martine Vassal ont tenté dans un premier temps de faire croire qu’Erwan Davoux avait été licencié du département du fait de propos qu’il aurait tenus tant sur X qu’en interne. Cette version de l’histoire a été relayée par certains sur les réseaux sociaux après la publication de mon article dans Le Nouvel Obs. En réalité, alors que la procédure de non-renouvellement de contrat d’Erwan Davoux était déjà enclenchée (à partir de novembre 2024), le département décide en janvier 2025 de le mettre en arrêt trois jours pour non respect de son « devoir de réserve » sur les réseaux sociaux. Aucune trace de propos antisémites. Autre étrangeté : dans ses réponses en août, le service de presse du département me fait état d’une plainte « déposée par le CRIF Marseille Provence, le Consistoire israélite de la communauté juive de Marseille et le Fonds Social Juif Unifié » sans me préciser quels étaient les propos poursuivis.

Le second axe d’attaque du département à l’encontre de M. Davoux est de dénoncer « un chantage pour obtenir le renouvellement de son contrat ». C’est ce que Martine Vassal a indiqué dans sa dernière interview à La Provence : « Soit on le renouvelait, soit on lui versait 300 000 €, sinon il ferait des révélations ». Des accusations gravissimes. En réalité, de quoi s’agit-il ? Une fois son non renouvellement acté, Erwan Davoux a exercé des recours devant le tribunal administratif, et a demandé dans ce cadre le versement d’une somme de 296 216,30 euros. Le haut fonctionnaire attend donc une décision de la justice administrative sur ce dossier. S’il avait été salarié d’une entreprise, il aurait déposé un recours au prud’hommes. Un bien drôle de chantage qui s’apparente davantage à un conflit juridique entre un employeur et un employé.

Communiqué de l’avocate d’Erwan Davoux, Carole Biot-Stuart, datant du 22 août 2025.

Les dates sont importantes dans ce dossier. C’est le 22 novembre 2024 que le département a en effet déposé contre Erwan Davoux une « plainte (…) au nom de l’article 40 » – or, un signalement en application de l’article 40 n’est pas une plainte –, tentant de rassembler des éléments de « chantage » et de « provocation à la haine », alors qu’il avait été convoqué par courrier dès le 7 novembre pour un entretien préalable de non renouvellement de contrat qui a été organisé le 14 novembre. Dans ce document que j’ai pu consulter, il est écrit : « Rappelons que le délit de chantage est constitué que le fait susceptible d’être révélé soit vrai ou faux, bien que ce ne soit pas le cas en l’espèce ». Concernant la « provocation à la haine », plusieurs tweets de M. Davoux critiquant le gouvernement israélien sont reproduits, mais l’un d’eux est tronqué et faussement présenté. Le document soutient qu’Erwan Davoux a évoqué « les Israéliens » dans leur ensemble « les traitant d’animaux ».

Or, dans le tweet en question, datant du 14 novembre 2024, jour de l’entretien de non-renouvellement de contrat, le haut fonctionnaire parle « d’animaux » au sujet des ministres d’extrême droite du gouvernement israéliens, en particulier Israël Katz, le ministre de la défense, qui a ordonné le bombardement de Beyrouth. L’autre partie de cette plainte (le signalement) se fonde sur un courrier d’Anne Rudisuhli, conseillère départementale, datant du 8 novembre 2024 – soit un jour après la convocation d’Erwan Davoux à son entretien de non-renouvellement – qui assure qu’Erwan Davoux « le 5 décembre 2023 aurait tenu des propos justifiant l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 en Israël ».

« Dans le système Vassal quand on est pris en grippe, cela finit souvent avec du sang sur les murs »

Or, dans une plainte pour harcèlement moral déposée le 2 septembre 2025 par Erwan Davoux, on en apprend plus sur ce dialogue entre Anne Rudisulhi et le haut fonctionnaire datant de 2023 : « Elue au département élue en charge des Affaires européennes, Madame Rudisuhli, n’adressera pas la parole ni le moindre mail à Monsieur Davoux entre le mois de novembre 2023 de son départ le 31 janvier 2025. En cause, une discussion, en novembre 2023, dans laquelle elle déclarait « Si Netanyahou veut tous les tuer, il n’a qu’à le faire, il est chez lui » et à laquelle Monsieur Davoux avait répondu que ce n’était pas conforme au droit international. Elle le contournera passant systématiquement par ses subordonnés ». Anne Rudisulhi, elle-même, est citée dans le signalement fait par Erwan Davoux en janvier 2025 au nom de l’article 40 comme l’a dévoilé un article de Off InvestigationDans cet article, l’intéressée, qui n’a pas souhaité me répondre début août, traite Erwan Davoux de « malade » et « d’antisémite ». Face à ces attaques, relayées par Martine Vassal elle-même, le haut fonctionnaire a cité à comparaître cette dernière pour « diffamation publique » et « atteinte à la vie privée ». La candidate aux municipales est convoquée à ce sujet le 4 novembre prochain devant le tribunal.

En réalité, dès juillet 2023, Erwan Davoux signalait auprès du Directeur général des services du département avoir eu connaissance de nombreuses infractions pénales au sein du Conseil départemental des Bouches du Rhône. Il réitérait son signalement dans un courrier du 2 février 2024. Le 27 novembre de cette année, il saisissait le déontologue du département pour ces éléments : « Droits et obligations des fonctionnaires : Harcèlement moral – Secret professionnel et devoir de réserve – neutralité/impartialité – dignité/ probité/intégrité – obéissance hiérarchique ».

« Il existe un lien de causalité indéniable entre les alertes de Monsieur Davoux et le non renouvellement de son contrat », est-il écrit dans la plainte pour harcèlement moral qu’il a déposée. Dans ce document que j’ai pu consulter, certains propos rapportés de collègues d’Erwan Davoux laissent songeur : « vous voyez bien que tout ce que vous proposez est rejeté. Dans le système Vassal quand on est pris en grippe, cela finit souvent avec du sang sur les murs ». Ou encore : « tu n’es pas né à Marseille, tu as peut-être pris la place de quelqu’un ? »

Quant aux voyages réalisés notamment en Italie, Arménie, Israël ou aux États-Unis, dénoncés par Erwan Davoux dans son signalement, et évoqués en détail dans mon article du Nouvel Obs, le département se justifie en expliquant notamment qu’ils ont permis « le renforcement des liens avec la diaspora ».

À Marseille, l’heure pourtant n’est plus aux faits, mais à la campagne des municipales. Et comme Le Monde l’a récemment rappelé, « en précipitant l’annonce de sa candidature, Mme Vassal espère aussi faire taire les mauvais échos, nés de l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Marseille ».

Et c’est de tout cela, dont je vais parler à Erwan Davoux ce soir, lundi 29 septembre, à 18h dans « la boîte noire » sur la chaîne de David Dufresne, Au poste :

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