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mardi 23 juillet 2024
% attac - Stop méga-bassines : Retour sur les mobilisations du Village de l’Eau....le 22 juillet 2024
Retour sur les mobilisations du Village de l’Eau
Stop méga-bassines 22 juillet 2024
Du 15 au 21 juillet s’est tenu le Village de l’Eau à Melle, dans les Deux-Sèvres. Il a accueilli plus de 10 000 personnes tout au long de la semaine. Ce rassemblement à portée internationale a été l’occasion de réinventer nos façons de manifester, de nous protéger, et mille manières de marquer notre refus des projets de bassines. Retour sur cette initiative et sur ces mobilisations.
Du 15 au 21 juillet, dans notre pluralité de présences paysannes, syndicales, habitant·es de tous âges des campagnes et des villes, nous avons établi les quartiers du Village de l’Eau à Melle, dans les Deux-Sèvres, municipalité courageuse et militante qui nous avait déjà accueilli·es lors de la manifestation de Sainte Soline en mars 2023.
Toutes les informations relatives à cette initiative sont disponibles sur le site d’Attac. Vous retrouverez en particulier le récit complet, jour par jour, des mobilisations du Village de l’Eau (résumé ci-après).
Vous pouvez aussi consulter la vidéo rétrospective de Partagez c’est sympa sur cette semaine de mobilisation.
Dernière actualité : lundi 22 juillet, le collectif Bassines Non Merci a publié une lettre ouverte aux élu·es de la République pour obtenir un moratoire sur les bassines et pour construire une politique de l’eau partagée, qui apaise plutôt qu’elle ne détruit.
La mise en place du village
Le premier jour du village, mardi 16 juillet, a donné lieu à une grande assemblée générale de lancement de la campagne contre Bolloré et son monde. Car si l’eau est notre sujet prioritaire, la situation politique actuelle, la lutte contre l’extreme-droitisation de la société est indissociable de nos combats pour le partage solidaire des communs, comme l’eau.
Ce premier jour a également donné à voir le développement des luttes pour l’eau, en France comme dans d’autres pays. Depuis plusieurs mois se sont multipliés les collectifs Bassines non Merci, dynamisant l’action des associations plus anciennes de défense de l’eau.
Débats et joie militante
La question de l’eau se pose de manière particulièrement dramatique dans certaines régions du monde, comme en Palestine, où l’apartheid imposé au peuple palestinien s’appuie sur la captation de l’eau du Jourdain au profit du projet colonial israélien. De telles situations ont été abordées mercredi, car le village de l’eau, c’est aussi le village de la solidarité internationale ! Lors des débats et assemblées ont également été discutées, entre autres, les questions des accords de libre-échange et de la souveraineté alimentaire, ou encore des luttes contre le néolibéralisme et le néofascisme.
Les militant·es d’Attac sont venus de toute la France pour lutter contre l’accaparement de l’eau via les mégabassines. Iels se sont relayé·es pour tenir le stand d’Attac et assurer une présence sur le Village de l’eau. L’autogestion a été à l’honneur. En fin de journée, les militant·es d’Attac se sont toutes et tous retrouvé·es autour d’un apéro pour apprendre à se connaître et partager les expériences de comités locaux et des premiers jours au village.
Première journée de manifestation le 19 juillet
Plusieurs convois étaient organisés pour cette journée de mobilisation. Le convoi vélo s’est élancé dans la matinée, il a rapidement grossi pour se retrouver fort de 600 personnes. Échappant à la gendarmerie, il s’est faufilé par les chemins, passant de bassine en bassine, et déposant, dans un geste fort, des épouvantails marquant l’opposition au monde de l’agro-industrie et de Pampr’œuf, une ferme-usine d’élevage de quelque 400.000 oiseaux, qui accapare l’eau du Poitou et compte encore étendre son emprise.
Nous avons été rejoint·es dans cette action par les Naturalistes des Terres qui ont déployé un cerf-volant cuivré des marais, un papillon menacé par l’assèchement des marais. Ce papillon a largué une boule contenant des lentilles d’eau, pour qu’elles s’installent dans la bassine et l’empêche de nuire. Comme d’autres, le convoi vélo a dû déjouer la stratégie de la tension mise en place par la gendarmerie : hélicos, motocross, caméras et fouille des véhicules.
Un autre convoi s’est élancé vers Poitiers en début de matinée. Après un blocage de deux heures sous un soleil ardent sans motif valable, l’interpellation d’un camarade et de multiples négociations, le convoi a pu parvenir au point de rendez vous du Pré Sec à Migné-Auxance. La manifestation fut festive et conviviale mais de courte durée car écourtée par un départ de feu démarré par les munitions des forces de l’ordre dans un champ de blé moissonné.
Ne souhaitant pas mettre en danger les manifestant·es ni aller à la confrontation, le cortège a préféré revenir à son point de départ pour terminer en une très joyeuse baignade collective prouvant une nouvelle fois sous ce soleil brûlant que l’eau c’est la vie. Retrouvez plus d’information dans le communiqué des Soulèvements de la Terre.
Journée de mobilisation du 20 juillet
S’il fallait retenir une image de cette journée du 20 juillet au village de l’eau, c’est cette immense foule de plusieurs milliers de personnes réunies face à la grande scène pour écouter les bilans de ces six jours de lutte pour la défense de l’eau. Les intervenant·es venu·es de différents pays (Allemagne, Espagne, Mexique, Rojava, Inde, Brésil…) ont rappelé à quel point ce qui se passait aujourd’hui dans le Poitou n’était pas une lutte locale, et que la lutte contre les mégabassines et le système agro-industriel qu’elles servent s’inscrivent dans un complexe économique mondialisé, qui a des répercussions et des ramifications aux quatre coins de la planète.
La journée a commencé très tôt par un blocage surprise du port et de l’entreprise de négoce en céréale Soufflet par un convoi de paysans et de tracteurs. Puis les partipant·es au village de l’eau ont peu à peu commencé à affluer dans la Rochelle, malgré la multiplication des barrages policiers, des contrôles et des fouilles. Sur la route, on pouvait voir comment les forces de l’ordre sur-armées protégeaient quelques mégabassines.
Une fois les manifestant·es rassemblé·es, nous avons formé deux cortèges, l’un partant le long de la côte, l’autre par les rues de la ville. Le cortège qui a longé la côte a pu s’approcher du port de la Pallice, et de nombreuses embarcations (kayaks, catamarans…) sont parties pour un blocage en mer, soutenues par des centaines de nageurs qui se sont jetés à l’eau en arrivant à la fin de ce cortège. Puis les deux cortèges se sont retrouvés pour une fin de manifestation rapidement perturbée par les tirs de lacrymogènes.
Gérald Damarnin et les préfectures avaient voulu faire de cette journée le pic des tensions, après plusieurs semaines de propagande mensongère visant à faire peur aux populations et nous faire passer pour de dangereux éco-terroristes.
Ce piège n’a pas fonctionné, et nous nous rappellerons des magnifiques actions menées dans les champs vendredi et de samedi. Nous avons su aussi démontrer par la diversité de ces actions la globalité du complexe agro-industriel, depuis les champs et les sources d’eau jusqu’aux flux de marchandises globalisés, en passant par les nœuds logistiques que sont les grands ports comme celui de la Pallice.
Nous concluons ces six jours de village de l’eau plus déterminé·es que jamais à faire bifurquer ce système, pour un partage sobre, égalitaire et solidaire de nos biens communs !
Dans cette période de crise politique et institutionnelle, nous continuons de porter le combat d’Attac pour la justice sociale et écologique. Mais pour ce faire, nous n’avons ni subventions publiques, ni les moyens des grandes multinationales. C’est pourquoi nous avons besoin de votre soutien pour continuer nos combats : faites nous un don et/ou rejoignez nous, c’est maintenant qu’il faut agir !
Tous les soutiens, petits et grands, comptent ! Et si vous n’en n’avez pas les moyens, vous pouvez aussi diffuser les informations sur les mobilisations d’Attac.
Toutes les informations relatives à cette initiative sont disponibles 
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