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jeudi 6 décembre 2018

« Pognon de dingue » ? Lettre d’un allocataire du RSA au président Macron


Je découvre cette lettre à Macron en date du 13 juin 2018 ....l'avertissement était là....mais JUPITER à joué aux 3 singes ( Vous savez...ne rien voir ,ne rien entendre et ne rien dire.) Ce qui n'est pas tout à fait juste pour le 3 ème ...car il a plutôt parlé pour mépriser le populo....le résultat est là .....(BV)



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Révolution Permanente

MONSIEUR LE PRÉSIDENT…

« Pognon de dingue » ? Lettre d’un allocataire du RSA au président Macron

Monsieur le président, Je suis allocataire au RSA depuis deux ans et demi. Ce n’était mon objectif dans la vie, j’ai fait des études, j’ai travaillé pendant plusieurs années mais je me retrouve dans un secteur avec beaucoup de personnes qualifiées et peu de postes à pourvoir, allocataire du RSA comme près de deux millions de personnes en France. Ces 550,93 €, c’est ce qui me permet d’acheter le minimum dont j’ai besoin pour vivre, pour manger, me déplacer… J’ai vu votre vidéo sur Twitter et j’ai été écœuré par votre déclaration sur le « pognon de dingue » que coûtent les minima sociaux.
mercredi 13 juin

                        

Chômeur, vous ne le savez peut-être pas dans votre château mais c’est un boulot à plein temps. On enchaîne des petits boulots précaires, qui ont tous des statuts différents. Un employeur ne veut vous employer qu’en CDD de très courte durée, un autre n’accepte qu’avec un statut d’auto-entrepreneur… Á chacun de ces changements, il faut le signaler à la CAF, à Pôle Emploi, à la Sécurité Sociale… Récemment, le Conseil départemental m’a écrit pour me menacer de suspendre mon RSA si je ne parvenais pas à avoir un rendez-vous à Pôle Emploi pour actualiser mon Projet Personnalisé d’Accompagnement à l’Emploi (PPAE). Malgré plusieurs relances, je ne parviens pas à obtenir un rendez-vous à Pôle Emploi. Peut-être que c’est à cause des milliers d’emplois que vous avez supprimé à Pôle Emploi que ma conseillère est surchargée de travail et n’a pas le temps de m’accorder un rendez-vous. Un agent de la CAF est venu le mois dernier à mon domicile pour vérifier que je vivais seul, pour contrôler mes comptes en banque et être sûr que je n’ai vraiment pas d’argent. L’ensemble des fraudes aux minimas sociaux représente moins de 300 millions d’euros par an, soit 0,5 % de ce que représente la fraude fiscale que réalisent vos amis fortunés. Ca ne vous empêche pas de renforcer les contrôles contre les chômeurs plutôt que contre les fraudeurs fiscaux.
Vous considérez que je coûte un « pognon de dingue » mais savez-vous, monsieur le Président, qu’il faudrait près de quatre ans de mes 550,93 € pour couvrir votre budget maquillage de vos trois premiers mois à l’Élysée, 7 ans et demi de mon RSA pour payer votre envie de renouvellement de la vaisselle de l’Élysée, plus de 500 000 ans pour payer votre réduction de l’ISF pour vos amis fortunés… Si vous voulez tant faire des économies, faites-les dans ces dépenses futiles, plutôt que de venir nous prendre le minimum dont on a besoin pour survivre.
Vous essayez de nous « responsabiliser » ou pour parler français, de nous culpabiliser de notre situation de chômage, alors que le vrai responsable du chômage, monsieur le président, c’est vous, vous et vos prédécesseurs. Quand vous avez supprimé 120 000 contrats aidés, c’est autant de personnes que vous avez envoyé au chômage. Quand vous avez promis pendant votre campagne présidentielle de supprimer 120 000 fonctionnaires, c’est autant de femmes et d’hommes qui seront aussi au chômage. Quand vous avez facilité les licenciements à travers vos ordonnances détruisant le code du travail, vous avez à nouveau jeté des milliers de personnes au chômage. Quand votre prédécesseur, François Hollande, dont vous étiez à l’époque le conseiller économique, a créé le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) qui coûte chaque année 40 milliards d’euros par an à l’État et qui a permis de créer qu’autour de 100 000 emplois, (contre le 1 million promis à tout bout de champ par le Medef) combien d’emplois d’infirmières et de professeurs auraient pu être vraiment utiles et sortir des centaines de milliers de personnes du chômage ?
Sachez monsieur le président, que vos déclarations de mépris dans votre château nous révolte et nous donne envie de vous faire dégager vous et votre monde. Le jour approche où vous paierez au centuple pour vos provocations minables, de celles qui disent que nous sommes illettrés, de celles où nous n’avons pas d’argent pour nous payer des costards. Le temps de votre arrogance et de votre cynisme est désormais compté…

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