Translate

dimanche 30 décembre 2018

Gilets jaunes, l’insécurité routière - le 22.11.2018

Lu dans le DL du 22.11.2018


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

Gilets jaunes, l’insécurité routière

 Tout ça, c’est la faute au gouvernement.
 Pas l’actuel, notez, mais celui de Sarkozy qui obligea chaque automobiliste à se doter d’un gilet jaune à partir d’octobre 2008. 
À l’époque, au nom de la sécurité routière, Karl Lagerfeld se trouvait même réquisitionné pour vanter l’habit : « C’est moche, ça va avec rien, mais ça peut sauver une vie. »
 Dix ans plus tard, la tunique présumée protectrice devient l’uniforme des révoltés de la Macronie.
 Résultat : deux morts et cinq cents blessés. 
Sur le plan des accidents, le bilan s’apparente à un désastre. 
Et pour le reste ?
 Là, on ne sait pas trop, tant la pagaille brouille le paysage.
 L’élan spontané de citoyens ordinaires, exaspérés par le prix des carburants, a perdu sa pureté originelle.
 Phénomène inévitable.
 Au fil des tentatives de récupération politique, le jaune se teinte de rouge, de noir, de vert-de-gris…
 Les troupes s’épuisent et s’effilochent, des casseurs s’invitent sur les barrages. 
On entend monter des demandes extravagantes, la démission immédiate du Président ou la dissolution de l’Assemblée nationale. Sans leader officiel, ouvert à tous les vents mauvais, l’atypique mouvement risque de se radicaliser dans une violence anarchique. Déjà, au regard de l’opinion, sa popularité décline.
 Au lieu de laisser “pourrir” la situation, pourtant, la classe dirigeante serait bien inspirée de répondre à la détresse populaire. Tous les manifestants ne sont pas des “beaufs anti-écolos”, ni des “ploucs” irresponsables. On voit surtout des Français qui souffrent, pouvoir d’achat en berne, et que les inégalités scandalisent.
 À les traiter par le mépris, l’exécutif s’expose à faire monter un peu plus les partis extrémistes aux prochaines élections.
 Il perdra alors dans les urnes ce qu’il gagne aujourd’hui à la pompe.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire