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jeudi 5 juillet 2018

La droite bourgeoise modérée continue de plébisciter Macron


5 juillet 2018

La droite bourgeoise modérée continue de plébisciter Macron

Dans nombre de territoires d'habitude acquis à LR, l'action du président est saluée

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Ils avaient mollement suivi Nicolas Sarkozy, cru en Juppé, voté à contrecœur pour Fillon puis ont lâché prise. La droite version Wauquiez s'est trop éloignée de leurs valeurs. Alors les électeurs conservateurs, plutôt centristes ou gaullistes, sont nombreux à regarder avec bienveillance l'action du gouvernement. La tendance est patente dans les sondages chez les électeurs aisés. A l'image de ceux rencontrés dans les Yvelines et sur le bassin d'Arcachon (Gironde), deux territoires où régnait une droite bourgeoise, plutôt modérée et catholique, et qui ont basculé vers La République en marche (LRM) voici un an.
Ces électeurs conservateurs avouent tous qu'Emmanuel Macron porte une politique qu'ils ont longtemps espérée. Peu leur importe qu'il vienne d'un autre camp, ce jeune président applique un programme libéral sans complexe qui leur plaît. Ils aiment que " ça bouge enfin ", répètent-ils en chœur. Danièle Alix, ancienne responsable administrative à HEC, dit " adhérer à l'homme " : " Il dit les choses et remet les pendules à l'heure ", explique cette retraitée de 70 ans de Jouy-en-Josas qui a longtemps suivi François Bayrou. Même enthousiasme chez Eric Moirand, ancien directeur d'une société d'études de marché à Arcachon qui n'a jamais été encarté : " Il a fait progresser la politique en disant qu'on pouvait tout changer du jour au lendemain et que tout était possible ", assure ce retraité.
" Souci de l'efficacité "Les convictions européennes affichées du chef de l'Etat séduisent aussi. Françoise Visticot, enseignante à la retraite et ancienne adjointe à la mairie LR d'Arcachon, cite cette qualité comme primordiale à ses yeux : " Je suis très européenne et je trouve ça bien de donner une image forte de la France en Europe ", insiste cette petite dame blonde de 71 ans qui a quitté Les Républicains quand Nicolas Sarkozy en a pris la tête. Pierre, juriste à la retraite qui a souhaité garder l'anonymat, y est très sensible. " Macron est le seul qui a la volonté et la stature de remettre l'Europe sur les rails ", lance cet ancien élu local d'une petite commune du bassin. L'incarnation d'une France conquérante enchante ces citoyens attentifs à l'image de la France. " A l'international, il est perçu comme un interlocuteur crédible qui modernise la voix de la France ", observe Nicolas Fouquet, cadre informatique de Versailles.
Le volontarisme du président tranche avec le passé, disent ces électeurs orphelins. Joël Deneux, cadre supérieur dans les télécoms, se dit " emballé " par " l'énergie que Macron déploie pour faire des réformes économiques rompant avec l'immobilisme " : " Des slogans comme “créer de la richesse”, c'est plutôt de droite non ? ", souligne-t-il. L'inclination pour le penchant libéral des politiques déployées est partagée : SNCF, ISF, apprentissage, ordonnances travail, lecture en primaire… Quel que soit le sujet proposé, cette première année serait un sans-faute.
Le rythme soutenu des réformes ne pose pas de problème à ces sympathisants de droite. " Macron a le souci de l'efficacité, de comprendre les enjeux et de proposer des solutions. Et il sait les marketer ", affirme Nicolas Fouquet, qui attend la réforme " nécessaire " sur les régimes de retraite. " En peu de temps, on a un peu plus confiance dans notre pays. Il porte bien la valeur travail et l'équité, comme le faisait Fillon ", note Olivier Bedouelle, patron d'une PME dans les espaces verts à Magny-les-Hameaux. Le sujet des migrants ne soulève guère de critiques. Dans cette droite catholique comme ailleurs, les positions se sont durcies.
A les écouter, peu de reproches donc. Il y a bien Joël Deneux, inquiet du débat sur la PMA : " Il faut avancer pas à pas, ne pas l'autoriser pour les couples homosexuels ", glisse ce catholique revendiqué. Ou Eric Moirand, qui trouve que cela ne va pas assez loin : " Le gouvernement aurait dû casser la grève à la SNCF. Sur l'ISF, il aurait fallu tout supprimer, même sur les biens  immobiliers ", lance le sexagénaire. Avant de s'excuser : " Mais je suis peut-être trop impatient. "
Au vu de ce qu'est devenue la droite sous l'influence de Laurent Wauquiez, ils n'envisagent pas de changer de position. Ils savent déjà que, lors des européennes, ils choisiront un bulletin LRM. Françoise Visticot résume d'une phrase le sentiment général recueilli : " On n'a pas d'autre issue… On ne va pas voter à gauche, quand même ! "
Sylvia Zappi

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