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Européennes : l'ex-PS Liêm Hoang-Ngoc suspend sa participation à La France insoumise
- Par
Tristan Quinault-Maupoil
- Mis à jour
- Publié
INTERVIEW - L'économiste s'élève contre la manière dont la liste de LFI pour les élections européennes de 2019 est en train d'être composée. «Les signaux envoyés ne nous paraissent pas être les meilleurs», assure-t-il.
Economiste, Liêm Hoang-Ngoc a été député européen socialiste entre 2009 et 2014 avant de rallier Jean-Luc Mélenchon en 2015. Son collectif des «Socialistes insoumis» a rejoint la France insoumise dès le lancement du mouvement en 2016.
LE FIGARO.- Vous avez décidé de suspendre votre participation à La France insoumise. Qu'est-ce qui motive cette décision?
Liêm Hoang-Ngoc.- La France insoumise a un plafond de verre à dépasser. Pour l'instant on plafonne à 11% dans les sondages. 50% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ne savent pas s'ils vont revoter pour nous. La constitution d'une liste aux élections européennes est un acte politique. Or les signaux envoyés dans la liste qui est en constitution ne nous paraissent pas être les meilleurs.
Que reprochez-vous au comité électoral chargé de constituer cette liste?
Je ne suis pas sûr que ce soit la réflexion qui ait présidé aux travaux du comité électoral. La constitution de cette liste était l'occasion de montrer que Jean-Luc Mélenchon n'était pas isolé et que de nombreuses sensibilités politiques l'accompagnent. Or il y a un vrai problème de représentativité des sensibilités dans les positions éligibles. Les “Socialistes insoumis”, qui sont membres fondateurs de La France insoumise, qui sont dévoués corps et âme pour le développement du mouvement, ne sont pas représentés parmi celles et ceux qui seront amenés à mener le travail parlementaire à Bruxelles. Il s'agit d'envoyer au Parlement européen des gens suffisamment compétents pour préparer la renégociation des traités dans le cadre de la stratégie plan A/plan B décidée dans la cadre du programme de l'Avenir en commun.
Les profils retenus par le comité ne vous paraissent pas adaptés au travail parlementaire européen?
Quel signal va-t-on envoyer aux électeurs? Allons-nous préparer la renégociation des traités pour 2022? Dans ce cas il faut entamer le dialogue avec la banque centrale européenne, avec la commission et avec l'eurogroupe. Et donc envoyer au Parlement des gens qui sont reconnus dans les institutions européennes comme des interlocuteurs compétents. À cet égard, j'ai été dans la précédente législature le rapporteur du Parlement européen sur la Troïka. J'étais déjà identifié comme la personne qui remettait en cause la stratégie économique de l'Union européenne. Il me paraissait logique que ce type de profil fasse partie de notre réflexion pour mener la campagne européenne. À moins que la stratégie plan A/plan B ne soit qu'une posture pour ratisser large.
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