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jeudi 1 juin 2017

Les Crises.fr - Le directeur du FBI estime qu’une loi contre le chiffrement est possible sous Trump, par Lorenzo Franceschi-Bicchierai

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1
Juin
2017



Source : Motherboard, le 03-05-2017.
Lorenzo Franceschi-Bicchierai
3 Mai 2017
Image : Andrew Harrer/Bloomberg via Getty Images
Le directeur du FBI James Comey, une fois de plus, ouvre la porte à une loi qui oblige les entreprises technologiques à mettre des backdoors (portes dérobées) dans leurs produits.
Une année après la bataille animée entre Apple et le FBI à propos de l’iPhone d’un mort, terroriste présumé, la guerre du gouvernement américain contre le chiffrement a été quelque peu assoupie. Mais ce n’est pas parce que le FBI a renoncé à essayer de changer le statu quo.
Mercredi, le directeur du FBI, James Comey, a laissé la porte ouverte à une loi qui exigerait que les fabricants de technologies comme Apple ou Google proposent un moyen de décrypter les données pour les agents fédéraux.
Lire la suite : Comment le gouvernement mène la Crypto War 2.0
« Je pourrais imaginer un monde qui aboutisse à un projet de loi disant que si vous fabriquez des appareils aux États-Unis, vous comprenez comment se conformer aux ordonnances judiciaires », a déclaré Comey lors d’une audience au Sénat. « Ou peut-être que nous n’y allons pas. »
Le commentaire de Comey est venu après que le sénateur Chuck Grassley (R-IA) a demandé si le directeur du FBI croyait toujours qu’il n’était pas nécessaire de promouvoir une loi qui résolve le problème dit du « Going Dark » – une expression du FBI qui fait référence à l’essor du chiffrement incassable et à la façon dont il fait échec aux investigations légitimes.
« Il faudra peut-être une solution législative à un moment donné. »
Au cours de ses déclarations préparées, Comey s’est plaint de ce que le FBI n’ait pu débloquer et accéder aux données sur plus de 3000, soit 46 pour cent, de tous les téléphones portables ou appareils mobiles qu’ils avaient l’autorité légitime d’explorer pendant le premier semestre de cette année.
« L’ombre créée par ce problème appelé « going dark » continue de planer sur une partie de plus en plus importante de notre travail », a déclaré Comey, accusant « l’omniprésence du chiffrage par défaut du disque complet sur les appareils », tout en disant qu’il ne voulait pas de backdoors.
Le chiffrage du disque complet est une technologie qui rend théoriquement impossible d’accéder aux données stockées dans des téléphones cellulaires comme les plus récents téléphones Android ou les iPhones, si l’on n’a pas la clé de décryptage ou le code d’accès. Parfois, comme dans le cas de l’iPhone utilisé par le prétendu terroriste qui a tué 14 personnes à San Bernardino, il est possible de contourner cela en piratant le téléphone.
« Je pourrais imaginer un monde qui aboutisse à un projet de loi disant que si vous fabriquez des appareils aux États-Unis, vous comprenez comment se conformer aux ordonnances judiciaires »,
En 2014, Apple a introduit le chiffrement par défaut du disque complet sur les iPhones, ce qui rend pratiquement impossible pour quiconque, y compris la société elle-même, de déverrouiller ou déchiffrer les données de l’utilisateur.
Ainsi, le FBI appelle-t-il à une loi pour résoudre ce « gros problème », comme Comey l’a qualifié ? Peut être.
« Je ne sais pas encore la réponse. Je pense que j’ai dit – j’espère que j’ai dit – la dernière fois que nous avons parlé de cela, il faudra peut-être une solution législative à un moment donné », a déclaré M. Comey. « L’administration Obama n’était pas dans la position de légiférer. Je ne sais pas encore comment le président Trump a l’intention d’aborder cela. Je sais qu’il en a parlé pendant la campagne, je sais qu’il s’en soucie, mais c’est prématuré pour moi de dire quoi que ce soit. »
Certains législateurs ne semblaient pas trop désireux d’aller dans cette voie. Après les propos de Comey, le sénateur Orrin Hatch (R-UT) a déclaré qu’il était convaincu qu’il n’y avait pas besoin d’un correctif législatif « à taille unique », et qu’il serait préférable pour le FBI de se concerter directement avec les entreprises technologiques.
Alors que les remarques de Comey sont, comme d’habitude, un peu vagues, elles montrent une fois de plus que le FBI considère le chiffrage comme un grave problème qui empêche les agents d’accéder à de plus en plus d’appareils chaque jour. Pour Comey, cela doit changer d’une manière ou d’une autre.
Source : Motherboard, le 03-05-2017.
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

15 réponses à Le directeur du FBI estime qu’une loi contre le chiffrement est possible sous Trump, par Lorenzo Franceschi-Bicchierai

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kasperLe 01 juin 2017 à 02h12
Que les americains installent chez eux toutes les backdoors qu’ils veulent par toutes les legislations qu’ils veulent, c’est leur affaire.
Le plus gênant c’est qu’ils ont actuellement les moyens de forcer le respect de leurs normes meme hors de leur frontières par le jeu de sanctions economiques contre les entreprises multinationales. Est ce que ca signifie qu’il sera bientôt impossible d’acheter un telephone sans liaison directe avec le FBI ?

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