L'ECONOMIE
Vendredi 30 juin 2017
Philippe annonce des économies pour répondre au « dérapage » du déficit |
Le premier ministre, Edouard Philippe (à gauche), avec le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, à Paris, le 29 juin 2017. BERTRAND GUAY / AFP
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Edouard Philippe a dénoncé avec virulence jeudi un « dérapage »budgétaire de 8 milliards d’euros légué par le précédent gouvernement et annoncé de nouvelles économies pour faire face à cette situation« inacceptable ». Dans une courte déclaration à la presse, le premier ministre est revenu sur les conclusions du rapport de la Cour des comptes remis jeudi. « Des risques forts pèsent sur la capacité de la France à tenir pour l’avenir ses engagements européens », a mis en garde lors d’une conférence de presse Didier Migaud, président de la haute juridiction financière, en présentant cet audit des finances publiques. « Les conclusions sont sévères, elles sont sans appel », a-t-il vivement déploré en épinglant le gouvernement précédent de François Hollande, dont Emmanuel Macron, l’actuel président, a été le ministre de l’économie entre 2014 et 2016. M. Philippe a rappelé que « l’équipe sortante s’était engagée à un déficit à 2,8 % du PIB », alors que « la Cour dit qu’il est sans doute autour de 3,2 % ». Ce trou de 8 milliards d’euros,« c’est comme si le gouvernement précédent avait construit un budget en oubliant celui de la justice. C’est presque trois fois le budget de la culture », a-t-il relevé, en estimant que « tous ces artifices placent la France dans une situation de grande fragilité ».
Le premier ministre s’est également alarmé du niveau « record » atteint par la dette publique, à « 2 147 milliards d’euros, soit plus de 70 000 euros par personne qui travaille ». « Nous n’avons pas le droit de faire cela à nos enfants, ils ne leur revient pas de payer cette note », a-t-il plaidé, en évoquant également la menace sur « la souveraineté de notre pays » que fait peser cette dette. Souhaitant « reconstruire un budget sérieux, crédible, sur des bases sincères », M. Philippe s’est engagé « à contenir le déficit à 3 % [du PIB] dès cette année ». « Nous ne le ferons pas en augmentant les impôts, nous le ferons par des mesures d’économies », a-t-il prévenu, sans pour autant détailler. « Dès mardi, lors de ma déclaration de politique générale, puis au cours du mois de juillet pendant le débat d’orientation des finances publiques, j’aurai l’occasion de préciser au Parlement notre stratégie de redressement des comptes publics », a conclu M. Philippe.
La dette publique de la France s’est établie à 2 209,6 milliards d’euros au premier trimestre, en hausse de 62,3 milliards par rapport au trimestre précédent, a annoncé vendredi l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Rapportée à la richesse nationale, cette dette de l’ensemble des administrations publiques, mesurée selon les critères de Maastricht, atteint 98,9 % du Produit intérieur brut, contre 96,3 % à la fin du dernier trimestre 2016. Le ratio de la dette au premier trimestre est largement supérieur, à ce stade, à l’objectif que s’était fixé le précédent gouvernement pour 2017. Ce dernier s’était engagé à ramener la dette à 96 % du PIB cette année, après 96,3 % en 2016.
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GM & S : dénouement imminent. Après des mois de négociations tendues avec les pouvoirs publics et les constructeurs automobiles, les 277 salariés de l’équipementier creusois GM & S sauront enfin vendredi si leur usine va fermer ou si le seul repreneur identifié sauvera le site et une partie des emplois. La décision est vendredi matin entre les mains du tribunal de commerce de Poitiers, qui a placé l’entreprise de La Souterrraine en redressement judiciaire en décembre dernier, son troisième en huit ans. Liquidation pure et simple faute d’offre de reprise ferme ? Prolongation de l’activité avec une période d’observation ? Reprise partielle ? Le suspense aura duré jusqu’au dernier moment, car le groupe stéphanois GMD, numéro un de l’emboutissage en France, a attendu la dernière minute, jeudi soir à 19 h 30, pour déposer « une offre ferme en bonne et due forme », comme l’a annoncé à l’Agence France-Presse l’avocat des salariés du deuxième entrepreneur privé de la Creuse, à La Souterraine, Jean-Louis Borie.
Japon : l’inflation frémit et la consommation freine sa chute. L’économie japonaise a affiché des signes positifs au mois de mai, avec une inflation qui s’accélère légèrement, une consommation qui n’a que faiblement reculé et un climat de l’emploi toujours favorable, mais la production industrielle a rechuté. Les prix à la consommation ont accentué leur hausse en mai, cinquième mois dans le vert d’affilée, a annoncé vendredi le gouvernement, mais l’inflation reste encore loin de l’objectif de + 2 % de la banque centrale. La consommation des ménages a de nouveau fléchi en mai, alignant son 15e recul mensuel d’affilée, mais la baisse a été moindre que les mois précédents (– 0,1 % sur un an), laissant peut-être augurer d’un redressement. C’est mieux que ce qu’avaient anticipé les économistes interrogés par l’agence Bloomberg (– 0,7 %).
Eric Woerth présidera la commission des finances. Eric Woerth, député Les Républicains (LR) de l’Oise et ancien ministre du budget, a été élu jeudi président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, au troisième tour de scrutin, selon plusieurs députés. Réélu pour un quatrième mandat de député de la 4e circonscription de l’Oise face à une candidate La République en marche, M. Woerth, 61 ans, a été ministre du budget de 2007 à 2010, puis du travail en 2010. Il avait dû quelques mois après quitter le gouvernement en raison de sa mise en cause dans l’affaire Liliane Bettencourt, avant d’être finalement relaxé, en mai 2015. M. Woerth avait été choisi par le groupe LR mercredi pour la présidence de la commission des finances, aux dépens du sortant, Gilles Carrez.
Bombardier pourrait supprimer 2 200 emplois outre-Rhin. La filiale allemande du constructeur ferroviaire Bombardier a annoncé jeudi vouloir supprimer environ 2 200 postes d’ici à 2020, soit un quart de ses effectifs, dans le cadre d’un plan visant à repositionner l’entreprise en position difficile.
Obligations contre les pandémies. La Banque mondiale a émis mercredi 320 millions de dollars de « pandemic bonds », des « obligations pandémiques », dans le but de « disposer de fonds mobilisables rapidement pour combattre la maladie avant qu’elle ne se répande massivement ». Les investisseurs qui ont acheté les titres émis par la Banque mondiale prennent le risque de ne plus percevoir d’intérêts. Cette participation des marchés à la lutte contre les graves épidémies est nouvelle.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Les derniers TGV français |
L'Océane, TGV reliant Paris à Bordeaux, arrive à la gare de Bordeaux Saint-Jean, le 11 décembre 2016. MEHDI FEDOUACH / AFP
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Paris-Rennes en moins d’une heure et demie, Paris-Bordeaux en un peu plus de deux heures : la SNCF inaugure le 2 juillet deux nouveaux tronçons à grande vitesse sur la façade atlantique. L’entrée en service dimanche de ceux-ci sur les lignes Paris-Rennes et Paris-Bordeaux est le dernier épisode de la saga TGV en France. Et pour marquer ce nouvel épisode, le TGV est renommé « InOui ». Pourtant, aucune ligne entièrement nouvelle ne sera en cours de construction après ces 9e et 10e lignes, souligne The Economist. Maintenant, la SNCF se réinvente, remarque un cadre supérieur, en tant que « spécialiste de la mobilité », offrant une gamme de services appelés « Oui », à l’exemple de OuiBus qui gère les bus Intercités libéralisés par Emmanuel Macron. Cette activité frénétique reflète deux préoccupations. D’abord, les passagers TGV comptent de plus en plus sur les lignes conventionnelles, dont les infrastructures sont de plus en plus abîmées, alors que la dette du groupe dépasse 40 milliards d’euros et que le personnel – 250 000 personnes – devrait être réduit. Par ailleurs, la SNCF est en passe de perdre son monopole. Le trafic TGV doit être ouvert à la concurrence en 2020 et le trafic régional en 2023. Les Français s’y préparent en entrant dans des marchés concurrentiels à l’étranger, y compris en Amérique, en Inde ou en Italie. Mais rien n’est gagné et « InOui » sonne étrangement comme le mot « ennui » remarque The Economist.
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Etudes & documents |
Saison touristique d’hiver 2016-2017. Un bilan positif, surtout dans les espaces urbains. Dans les hébergements collectifs touristiques de France métropolitaine, la fréquentation de la saison d’hiver 2016-2017 est supérieure de 1,6 % à celle de l’hiver précédent. En Ile-de-France, la progression est forte et dépasse la baisse subie un an plus tôt, liée à l’impact des attentats de novembre 2015. En province, en revanche, l’activité diminue, du fait d’une mauvaise saison dans les stations de ski, et malgré une progression dans les espaces urbains. La fréquentation de la clientèle non résidente s’accroît davantage que celle de la clientèle résidente : + 4,2 % contre + 0,7 %.
République slovaque : Une économie vigoureuse qui permet d’investir pour l’avenir. La Slovaquie continue d’afficher des performances économiques robustes, avec une croissance forte qui s’appuie sur la bonne santé du secteur financier, le niveau peu élevé de la dette publique et une compétitivité internationale élevée bénéficiant d’entrées d’investissement massives. Les responsables de l’action publique devraient profiter de la situation actuelle pour adopter des réformes qui permettront d’élever encore le niveau de vie de tous les Slovaques. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
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À lire sur Le Monde.fr |
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Edition : les manuels scolaires à la rescousse du secteur en 2016
Selon le Syndicat national de l’édition, le chiffre d’affaires des éditeurs a augmenté de 4,25 % l’an dernier en France, pour atteindre 2,83 milliards d’euros.
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