Présidentielle2017 : Huit mois d’émoi

Vendredi 30 juin 2017

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Huit mois d’émoi « Emmanuel Macron en marche vers l’élection présidentielle ». La première Newsletter présidentielle s’ouvrait sur ce titre, le 18 novembre 2016. Huit mois plus tard, à l’heure de clore cette lettre qui vous a accompagnés chaque semaine au rythme d’une actualité tumultueuse, nous pourrions titrer que « Tout a bien marché, pour Emmanuel Macron ». Ceux qui considèrent que ces élections étaient jouées d’avance oublient sans doute les péripéties qui ont conduit l’ancien ministre à l’Elysée. De larenonciation de François Hollande à la mise en examen du candidat de la droite, François Fillon, rien ne s’est passé comme prévu, si ce n’est l’accession au second tour de Marine Le Pen, qui a recueilli 33,9 % le 7 mai. Le candidat malheureux de La France insoumise à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, qui voulait « remplacer le PS », a bien constaté sans déplaisir que Benoît Hamon était passé sous 7 %, mais c’est à En marche ! qu’a profité la dégringolade. Emmanuel Macron a su rapidement imposer son style : une gouvernance de fer centralisée et hyperpersonnalisée où rien n’est laissé au hasard, de la nomination du premier ministre, Edouard Philippe, à celles de ministres issus du parti Les Républicains, ce qui a immédiatement provoqué une scission au sein de la droite. Le président n’a pas tardé à lancer les grands travaux : son projet de loi d’habilitation sur la réforme du travail, celui relatif à la moralisation de la vie publique présenté le 27 juin à la commission des lois du Sénat. Et ce alors que quatre ministres de premier plan – Richard Ferrand, François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard – ont quitté le gouvernement sous la pression de procédures judiciaires. Le nouveau chef de l’Etat « ni de droite ni de gauche » laisse donc en ruines et la droite et la gauche et profite d’une large majorité à l’issue de législatives où l’abstention a battu des records. La longue marche commence pour Emmanuel Macron. C’est donc la dernière édition de votre Newsletter présidentielle. Nous espérons qu’elle aura su vous informer tout au long de cette campagne électorale. N’hésitez pas à nous faire part de vos impressions en répondant à ce questionnaire. Merci pour votre fidélité. Par L'équipe de la Newsletter presidentielle2017@lemonde.fr

Emmanuel Macron bouscule les usages Emmanuel Macron, président de la République, reçoit Philippe Martinez, CGT, au Palais de l’Elysée, mardi 23 mai 2017 JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR «LE MONDE» Emmanuel Macron s’exprimera devant le Parlement réuni en Congrès, lundi 3 juillet, pour fixer une feuille de route pour les cinq ans à venir. A travers les parlementaires, c’est aux Français que le chef de l’Etat souhaite s’adresser. Mais il entend choisir son mode de communication : seul à une tribune et en majesté, loin des médias. Mercredi 28 juin, la présidence a ainsi fait savoir que le président de la République n’accordera pas non plus d’interview télévisée le 14-Juillet. M. Macron s’offre ainsi le moyen d’échapper à des questions, notamment sur les affaires qui ont entaché son début de quinquennat. « Il n’y a pas de refus d’obstacle avec la presse », jure-t-on pourtant à l’Elysée, où l’on fait valoir que la « pensée complexe » du président se prête mal au jeu des questions-réponses avec des journalistes.

Comptes publics Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé, jeudi 29 juin, que le gouvernement renonçait au 2,8 % de déficit en 2017 et qu’il n’y aurait « pas d’augmentation du point d’indice » pour les fonctionnaires, au moins jusqu’en 2018, une « décision choquante » pour les syndicats. Front national Marine Le Pen veut « tout changer, y compris le nom » de son parti. La dirigeante d’extrême droite envisage ces modifications à l’occasion du prochain congrès du FN, prévu « entre janvier et mars » 2018. Boycott Les députés du groupe La France insoumise ainsi que l’ensemble des parlementaires communistes – députés et sénateurs – n’iront pas au Congrèsconvoqué par Emmanuel Macron à Versailles, lundi 3 juillet, à la veille de la déclaration de politique générale du premier ministre devant l’Assemblée nationale. Ils rejoignent la décision de deux députés UDI, Jean-Christophe Lagarde et Philippe Vigier, et de la sénatrice EELV Esther Benbassa, qui avaient annoncé dès mercredi qu’ils n’iraient pas à Versailles.

François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, et François Ruffin, député La France insoumise à l’Assemblée le 27 juin. CHARLES PLATIAU / REUTERS

« La concertation sur la réforme du code du travail va dans le bon sens » Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, dansun entretien au Monde.

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