L'ECONOMIE
Jeudi 29 juin 2017
Déficit : la Cour des comptes révèle le dérapage |
Entrée de la Cour des comptes, rue Cambon à Paris, le 20 septembre 2016.BERTRAND GUAY / AFP
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L’audit des magistrats financiers, commandé par le premier ministre, Edouard Philippe, et inséré dans le traditionnel « Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques », sera dévoilé à 15 h 30 par le président de la Cour des comptes, Didier Migaud. Son contenu ne devrait cependant pas réserver de surprises. Le rapport « risque de ne pas être très bon », a prévenu le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, qui a rencontré M. Migaud mardi. « Si nous ne faisons rien d’ici la fin de l’année, nous ne tiendrons pas nos engagements », a renchéri le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Selon des informations d’ores et déjà parues dans la presse, la juridiction financière devrait évaluer à 3,2 % du produit intérieur brut (PIB) le chiffre du déficit public vers lequel s’achemine la France en 2017 – soit un dérapage de 0,4 point de PIB par rapport à l’objectif officiellement prévu. Dans son programme de stabilité envoyé en avril à Bruxelles, l’ancien ministre des finances Michel Sapin s’était en effet engagé à ramener le déficit français – l’un des plus importants de la zone euro – à 2,8 % du PIB en 2017, puis 2,3 % en 2018. Un objectif jugé intenable par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), mais aussi par le nouveau gouvernement. « Je vois arriver toute une série d’informations qui me laissent à penser que le 2,8 % ne va pas être tenu », a prévenu Edouard Philippe, évoquant un « risque extrêmement fort » de dérapage.
En cause, selon lui, les effets différés de décisions prises sous François Hollande, comme la hausse du point de l’indice des fonctionnaires, mais aussi les reports de charge – c’est-à-dire des dépenses engagées mais pas encore payées – décidés par Bercy ces derniers mois. Pour respecter ses engagements, la France devra faire plus que de simples« ajustements ».
8 milliards d’euros manquent à l’appel
Au vu des perspectives de la Cour des comptes, 8 milliards d’euros manqueront à l’appel pour atteindre les 2,8 % de déficit, et 4 milliards pour respecter le cap de 3 % fixé par Emmanuel Macron. Il y aura des« décisions difficiles », a prévenu Bruno Le Maire, jugeant nécessaire de procéder à des « économies ». « Il faut que l’Etat, les collectivités locales, les dépenses sociales, chacun fasse un effort », a ajouté le locataire de Bercy, écartant de nouvelles hausses d’impôts. Au-delà de 2017, c’est pour 2018 que la situation s’annonce compliquée. Emmanuel Macron a en effet promis une série de mesures fiscales, comme la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF), la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages ou la transformation du CICE en baisse de charges. Or ces réformes, couplées à ce que certains appellent les « bombes à retardement » de François Hollande, mais aussi aux hausses de dépenses prévues pour les secteurs jugés prioritaires, pourraient faire exploser la facture pour l’Etat, malgré le regain de croissance observé ces derniers mois.
La France, dernier pays de la zone euro avec l’Espagne a être encore sous le coup d’une procédure pour déficit excessif, a déjà bénéficié de deux délais de deux ans, en 2013 et 2015, pour repasser sous la barre fatidique de 3 %, inscrite dans les traités européens. La Commission européenne a d’ores et déjà exclu tout nouveau délai.
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Accord pour l’EPR de Flamanville, malgré les risques. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné hier son accord de principe à la mise en service de la cuve du réacteur nucléaire de type EPR en cours de construction à Flamanville (Manche), prévenant toutefois que le couvercle de cet équipement ne pourrait pas être utilisé au-delà de 2024. Greenpeace a regretté que « les industriels tentent de faire passer en force des mesures dérogatoires à la sûreté nucléaire », pour que l’EPR « soit mis en fonctionnement avec des pièces qui comportent des anomalies graves » et a appelé « à la responsabilité » de Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, en lui demandant de mettre fin au chantier de Flamanville.
Reprise partielle de GM & S. L’entreprise GMD a confirmé son souhait de déposer une offre de reprise partielle de l’équipementier automobile GM & S, menacé de liquidation, à l’issue d’une réunion mercredi à Bercy, a annoncé le ministère de l’économie. Le constructeur automobile PSA, l’un des principaux clients de GM&S, a précisé jeudi à l’AFP les modalités de son soutien financier à l’équipementier en difficultés GM&S, s’engageant à quatre millions d’euros d’investissements sur le site ainsi qu’à 36 millions d’euros de commandes sur trois ans.
La BNP visée par une plainte pour complicité de génocide au Rwanda.Selon les informations recueillies par Le Monde et Radio France, la banque française est accusée par l’association Sherpa de « complicité de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre » pour avoir financé un achat d’armes au profit du gouvernement extrémiste hutu de Kigali, en juin 1994, en violation d’un embargo décrété par les Nations unies.
Inquiétudes sur la réforme du code du travail. La réforme engagée par le gouvernement inquiète une majorité de Français (61 %), lesquels s’opposent par ailleurs à l’utilisation des ordonnances pour légiférer sans débat au Parlement,selon un sondage Elabe publié mercredi.
Vols sécurisés. L’administration américaine a décidé d’imposer de nouvelles mesures de sécurité plus strictes pour les vols à destination des Etats-Unis, sans toutefois généraliser l’interdiction des ordinateurs portables à bord des avions, a fait savoir mercredi le secrétaire à la sécurité intérieure américain, John Kelly.
TGV peu rentables. La SNCF va perdre 90 millions d’euros sur les seuls six premiers mois d’exploitation de la nouvelle ligne TGV entre Paris et Bordeaux ; un montant particulièrement élevé, mais d’autres lignes à grande vitesse sont loin d’être rentables. « Globalement, le TGV ne perd pas d’argent. Il n’en gagne pas assez, mais il n’en perd pas », a expliqué à l’Agence France-Presse Antoine de Rocquigny, directeur finances, stratégie et juridique de Voyages SNCF. Deux tiers des dessertes TGV sont déficitaires.
Paradis fiscaux : Trinité-et-Tobago unique pays sur la liste noire. Trinité-et-Tobago est l’unique pays à figurer sur la liste noire des pays non coopératifs dans la lutte contre l’évasion fiscale que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) présentera au sommet du G20 au début de juillet, a exposé mercredi l’institution économique internationale. « Trinité-et-Tobago, qui figurait auparavant dans la catégorie des pays non coopératifs, n’a pas été en mesure de démontrer des progrès permettant un changement de catégorie », a précisé l’OCDE, chargée lors du dernier sommet du G20 en Chine d’élaborer une liste noire des paradis fiscaux. Selon l’institution, qui a effectué ces dernières semaines une révision des efforts des différents Etats pour lutter contre l’évasion fiscale, un seul pays ne remplit que « partiellement » ses obligations : les îles Marshall. En revanche, le Panama, au centre d’un scandale mondial l’an dernier à la suite de la révélation des « Panama papers », figure dans la catégorie des pays qui respectent « largement » les critères, aux côtés d’Andorre, des Emirats arabes unis, du Liban, du Guatemala, de Vanuatu ou encore de Samoa.
Le retour des vinyles. Avis aux nostalgiques mais aussi aux jeunes mélomanes, le géant japonais de l’électronique Sony va reprendre d’ici à mars 2018 la fabrication de vinyles, après un arrêt de trois décennies. Balayés par l’avènement du CD puis la déferlante MP3, les disques sont de nouveau à la mode, et Sony saisit l’occasion pour relancer une activité qu’il avait stoppée en 1989. Les vinyles sortiront d’une usine de la préfecture de Shizuoka, située au sud-ouest de Tokyo, a expliqué un porte-parole du groupe, interrogé par l’AFP.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Le rapport au travail change-t-il radicalement au Japon ? |
Travailleurs japonais de l’usine Nissan Motor à Karita, dans la préfecture de Fukuoka, le 23 novembre 2007. AFP
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Les travailleurs japonais voués à travailler massivement de longues heures pour leurs employeurs pourraient devenir une marque du passé. En effet, près de la moitié des personnes nouvellement employées ont déclaré qu’elles quitteraient le bureau lorsque leur travail serait effectué même si leurs supérieurs ou leurs collègues travaillaient des heures supplémentaires, selon un sondage publié lundi par le Japan Productivity Center, rapporte le Japan Times. Parmi les participants, 48,7 % ont répondu positivement à la notion de départ du bureau une fois que le travail est achevé, en hausse de 9,9 % par rapport à l’année précédente. Quant à leurs motivations, 42,6 % – un pourcentage record – des sondés ont également déclaré qu’ils travaillaient pour mener une vie heureuse. Ceux qui disent travailler pour contribuer à la société ont chuté à seulement 9,2 %. Il y a donc une tendance croissante parmi les travailleurs nouvellement employés à mettre davantage l’accent sur leur vie privée. Selon l’étude, 30,8 % des sondés ont dit qu’ils ne voulaient pas s’associer avec leurs supérieurs ou leurs collègues en dehors des heures de travail, en hausse de 10,1 points par rapport à l’année précédente. Le pourcentage de personnes qui ont déclaré qu’elles considèrent que le travail est juste un moyen de gagner de l’argent et non une activité qu’elles apprécient a atteint un sommet record de 39,1 %, en hausse de 3 points par rapport à l’année précédente. Quant à ceux qui ne se soucieraient pas de gagner des revenus inférieurs si leur travail était intéressant, ils sont tombés à un point bas record de 46,5 %. Le Japon changerait-il radicalement son rapport au travail ?
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Etudes & documents |
La capitalisation boursière des grands groupes rebondit en 2017. La capitalisation boursière des 100 plus grandes entreprises mondiales, un classement toujours dominé par les Etats-Unis, a progressé de 12 % cette année, après avoir légèrement baissé en 2016, selon une étude publiée mercredi par PwC. Les 100 plus grandes sociétés mondiales totalisent une capitalisation de 17 438 milliards de dollars au 31 mars 2017, contre 15 577 milliards à la même date en 2016 et 16 245 milliards de dollars en 2015, selon le cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC). « Les sociétés sont de plus en plus grosses et la marche d’entrée dans ce top 100 devient donc de plus en plus haute », avec un côté « mastodonte » qui va croissant, a commenté pour l’AFP Philippe Kubisa, associé spécialiste des marchés de capitaux chez PwC. Sans surprise, les entreprises américaines continuent à se tailler la part du lion dans ce palmarès : elles sont désormais au nombre de 55, contre 54 l’an passé, représentant 63 % de la capitalisation boursière mondiale, contre 17 % pour l’Europe et 12 % pour la Chine et Hongkong, poursuit l’étude. Elles occupent, en outre, toujours les dix premières places, le trio de tête étant formé par l’indétrônable Apple, qui s’adjuge cette position dominante pour la 6e année consécutive, devant Alphabet (ex-Google) et Microsoft.
Les effets de la spécialisation des conseillers de Pôle emploi. La spécialisation des conseillers améliore la satisfaction des besoins des employeurs et facilite le placement des demandeurs d’emploi. Dans le cadre de la convention tripartite 2015-2018 conclue avec l’État et l’Unedic, Pôle emploi a introduit une nouvelle organisation fondée sur la spécialisation des tâches. Elle consiste à confier les relations aux employeurs à des conseillers qui y consacrent la totalité de leur temps de travail, les autres conseillers étant en charge de l’accompagnement des demandeurs d’emploi ou de la gestion des droits à indemnisation. L’évaluation réalisée montre que cette spécialisation permet de mieux satisfaire les besoins des employeurs et in fine de faciliter le placement des demandeurs d’emploi. L’introduction des conseillers « entreprise » va en effet de pair avec une intensification des relations avec les employeurs, une meilleure identification de leurs besoins, ainsi qu’une capacité accrue de délivrance de l’offre de service aux entreprises et de mise en relation des demandeurs d’emploi avec les opportunités de recrutement.
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