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vendredi 27 janvier 2017

Henry de Lesquen, facho sans courtoisie

lu dans le DL du 27.01.2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Henry de Lesquen, facho sans courtoisie

 Polytechnicien, énarque, vicomte, haut fonctionnaire à la retraite, exconseiller municipal à Versailles… Sur sa carte de visite, outre la particule, Henry de Lesquen affiche de solides références. Assez pour se présenter, hors des partis, à la prochaine élection présidentielle. Son programme « national libéral » vise deux ennemis prioritaires : le cosmopolitisme et l’étatisme. Clair comme de l’eau de Vichy : balayer les acquis sociaux, brûler le code du travail, abroger le droit d’asile et virer deux millions d’immigrés. Le candidat, aussitôt élu, promet encore d’envahir la Belgique, de raser « l’affreuse » Tour Eiffel et de rétablir les travaux forcés. Un doux dingue ? Doux, pas tellement. Le tribunal correctionnel de Paris, hier, l’a condamné à 16 000 euros d’amende pour injures diverses et avariées. C’est que le patron de Radio Courtoisie, la bien mal nommée, se lâche sur Twitter au-delà du supportable. Il s’indigne du faible « coefficient de blancheur » parmi nos équipes de foot. Il maudit « la musique nègre », directement liée au « cerveau reptilien » et coupable « d’ensauvager » la société. L’aristocrate mélomane ironise aussi sur « la longévité » des rescapés de la Shoah. « Ont-ils vécu les horreurs qu’ils racontent ? » s’interroge ce faux naïf avant d’ajouter : « À 88 ans, la plantureuse Simone Veil se porte bien. ». Voilà qui suffit à caractériser l’incitation à la haine et la contestation de crime contre l’humanité. Mais l’extrême droite a beau l’applaudir des deux mains, Lesquen refuse de s’en réclamer. Lui se revendique simple « patriote », juste soucieux de défendre la race et les traditions françaises. S’il obtient ses 500 parrainages pour concourir à l’Élysée, on pourra quand même s’inquiéter un peu. 

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