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mardi 31 janvier 2017

Donald Trump, cet ami dont on a un peu honte


Lu dans Le DL du mardi 31 janvier 2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Donald Trump, cet ami dont on a un peu honte

Que Theresa May s’empresse d’aller le congratuler à la Maison Blanche, passe encore. Les Anglais se flattaient même que leur dirigeante soit la première à bénéficier d’un pareil privilège. Bien avant Merkel, Hollande et les autres… Mais que Donald Trump soit reçu par la Reine, ça non ! Devant Downing Street et dans plusieurs villes du pays, les manifestations se succèdent. En moins de 24 heures, un million de Britanniques ont signé la pétition qui refuse la “visite d’État” du président américain. Le milliardaire « misogyne » et « vulgaire » ne doit pas entrer dans Buckingham Palace. Il serait capable, là-bas, de manger avec les doigts et de vomir ses blagues sexistes. Les partenaires de l’Union européenne, congédiés par le Brexit, savaient au moins se tenir. L’affreux New-Yorkais, lui, ignore les bonnes manières et ne mérite pas d’être photographié aux côtés de Sa Gracieuse Majesté. Étrange schizophrénie. Le Royaume-Uni veut établir « une relation spéciale » avec le leader d’Outre-Atlantique, tout en se pinçant le nez à sa vue. Il est de ces amis dont on a un peu honte, indigne de s’asseoir à la table d’honneur. Son récent et brutal décret « antimusulman » n’arrange rien. La liste des sept pays “tricards” établie par Washington ne fait pas dans le détail. Se trouvent ainsi indistinctement refoulés à la frontière: scientifiques, députés, champions olympiques, médecins, artistes… jusqu’au réalisateur iranien concourant aux Oscars. Les États-Unis, vieille terre d’accueil, se referment comme une huître. Au milieu trône une perle, l’intenable Donald , dont on semble soudain découvrir que ses valeurs ne sont pas forcément les nôtres. L’embarras touche aujourd’hui Londres, nombre de capitales ne tarderont pas à l’éprouver

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