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mardi 31 janvier 2017

Une France fracturée par la crise du logement

Une France fracturée par la crise du logement

Un volontaire de l’association Action Froid distribue vivres et couvertures à une sans-abri, à Paris, le 19 janvier 2017.
Un volontaire de l’association Action Froid distribue vivres et couvertures à une sans-abri, à Paris, le 19 janvier 2017. © JACKY NAEGELEN / REUTERS / REUTERS
En matière de lutte contre le mal-logement, le bilan du quinquennat Hollande est en « demi-teinte », juge la fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel. Malgré les engagements du candidat Hollande et une« activité législative assez dense » liée au logement pendant le quinquennat (loi ALUR, loi relative à la mobilisation du foncier public, etc.), en 2017, « le nombre de personnes confrontées à la crise du logement continue d’augmenter ». Près de quatre millions de citoyens sont mal logés (c’est-à-dire soit privés de logement personnel soit confrontés à des conditions de logement très difficiles) et plus de douze millions sont« fragilisés par rapport au logement » (locataires en situation d’impayés, par exemple).
Plusieurs tendances montrent une aggravation de la situation. Ainsi, le nombre de personnes sans domicile (143 000, selon l’Insee) a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012. Sur le plan de l’immobilier, « alors que le président de la République avait fixé l’objectif de 500 000 constructions neuves par an, dont 150 000 logements sociaux, on ne peut que constater à la fin de ce quinquennat que le compte n’y est pas ». Parmi les points positifs, la fondation cite notamment l’encadrement des loyers, qui a des « effets concrets et directs, sonnants et trébuchants, pour les ménages » et qu’il est « indispensable de renforcer ». Pour renverser la tendance, « il faut complètement changer d’échelle », plaide Christophe Robert, délégué général de la Fondation. « Si on met en place un grand plan d’action national pour sortir les sans-domicile de leur situation, on peut régler la question en cinq ou dix ans selon les territoires », assure-t-il. Pour combattre efficacement le mal-logement, la Fondation émet quinze propositions, parmi lesquelles la production de 150 000 logements sociaux par an accessibles aux plus modestes. Concernant les migrants, elle insiste sur la nécessité de débloquer des moyens pour les loger et les accompagner et celle d’assouplir les possibilités de régularisation, « afin d’éviter que des dizaines de milliers de personnes soient en situation de grande précarité pendant des années ». Mardi, certains candidats à la présidentielle, à l’exception de Marine Le Pen, avec qui la Fondation est en« désaccord profond », débattront de ces sujets à La Défense (Hauts-de-Seine). En cette année électorale, ce tableau alarmant appelle une mobilisation de la classe politique mais aussi, dix ans après la mort de l’abbé Pierre, de la société tout entière.

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