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mercredi 31 août 2016

Macron, démissionnaire, réussira-t-il son pari ?


Macron, démissionnaire, réussira-t-il son pari ?


Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, le 30 août.
Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, le 30 août. MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
« Je ne suis pas socialiste », avait clamé le 20 août Emmanuel Macron aux côtés du souverainiste Philippe de Villiers. En démissionnant mardi du gouvernement, le ministre de l’économie, remplacé par Michel Sapin, ne fait que confirmer sa longue brouille avec le PS et ses alliés. Depuis qu’il était arrivé aux commandes du ministère, le 26 août 2014, il s’était progressivement écarté du PS et mis en porte-à-faux avec le gouvernement et le chef de l’exécutif, François Hollande, qui l’avait pourtant introduit en politique en le nommant secrétaire général adjoint de l’Elysée chargé des questions économiques avant qu’il rejoigne Bercy. A l’époque, il était encore socialiste et fidèle au président, mais il s’en est démarqué avec une série de petites phrases et de prises de position iconoclastes, entre autres sur la durée du travail. Et l’ambition de celui qui incarne une aile libérale, ou tout du moins réformiste, du PS, en concurrence avec les idées du premier ministre Manuel Valls, s’est réveillée.
Emmanuel Macron a lancé son mouvement « En marche ! » en avril, dont l’ambition est de peser en 2017. Pour autant, il ne s’est pas encore déclaré comme candidat à la présidentielle comme d’autres l’ont déjà fait à gauche, même s’il a annoncé son intention de construire pour l’an prochain « un projet qui servira uniquement l’intérêt général ». Il a souligné, lors d’une allocution, que « dans notre Ve République, le seul moment où les débats nécessaires pour décider ces transformations peuvent utilement avoir lieu sont les campagnes présidentielles ». Mais, déjà, sa défection fragilise François Hollande, qui doit faire face à un nouveau rival et perd une caution auprès de l’électorat social-démocrate. Ministre populaire, Emmanuel Macron réussira-t-il son pari de fédérer au-delà de son camp ? Sa gestion a été critiquée à droite d’autant plus que la loi « pour la croissance et l’activité » qui porte son nom est un vaste fourre-tout au bilan contesté. L’affaire est loin d’être gagnée face aux candidats de la droite. Certes, sa cote auprès des sympathisants Les Républicains est supérieure à celle dont il jouit auprès des sympathisants PS, mais il sera confronté à une forte opposition dans les rangs de la droite, même si Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, a estimé, dans un entretien au Parisien, que son parti avait « vocation à parler » avec Emmanuel Macron.

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