Brésil : Dilma Rousseff dénonce « un coup d’Etat » à son procès en destitution
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
« Je ne lutte pas pour mon mandat (…) mais pour la démocratie, pour la vérité, pour la justice », s’est défendue la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, devant le Sénat lundi 29 août. La dirigeante de gauche, écartée du pouvoir depuis mai, prononçait le discours de la dernière chance avant sa probable éviction, attendue mardi ou mercredi :
« Je viens pour vous regarder dans les yeux, messieurs les sénateurs, et dire que je n’ai commis aucun crime de responsabilité, je n’ai pas commis les crimes pour lesquels je suis jugée injustement et arbitrairement accusée. »
La présidente est accusée d’infraction à la loi de responsabilité budgétaire et d’avoir maquillé les comptes publics via une acrobatie financière appelée « pédalage budgétaire ». Une pratique, à laquelle se sont adonnés d’autres dirigeants, qui aurait contribué à masquer la réalité du déficit public, avant sa laborieuse réélection en 2014.
« Nous sommes à un pas d’une grave rupture institutionnelle, de la concrétisation d’un authentique coup d’Etat » visant à « élire indirectement un gouvernement usurpateur », a lancé Dilma Rousseff sur un ton combatif.
Depuis des mois, la première femme élue à la tête du Brésil, en 2010, clame son innocence et dénonce un complot ourdi par son ancien vice-président, devenu rival, Michel Temer. Membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre droit), il assure l’intérim depuis mai et assumerait officiellement la présidence jusqu’aux prochaines élections présidentielle et législatives, fin 2018, en cas de succès de la procédure d’impeachment (destitution).
Vers la fin de l’ère « Lula »
Dilma Rousseff a besoin du vote d’un tiers des 81 sénateurs pour reprendre ses fonctions, mais tous les pronostics lui sont défavorables. « Votez contre l’impeachment, votez pour la démocratie », a-t-elle conclu, au terme de trente minutes de plaidoyer.
Elle a ensuite accepté les questions des parlementaires, dont plus de la moitié sont soupçonnés de corruption ou visés par une enquête. De longs débats devaient suivre, avant le vote final qui devrait survenir mardi ou mercredi.
Un peu plus tôt, la dirigeante de gauche était entrée dans l’hémicycle souriante, accompagnée de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, et sous les acclamations de ses partisans chantant « Dilma, guerrière de la patrie brésilienne ».
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