Les réformes scolaires passent leur examen de rentrée |
Rentrée scolaire dans un collège de Lyon, en 2010. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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Changements. La dernière rentrée scolaire du quinquennat est celle detoutes les nouveautés. Son déroulement aura donc valeur de test. La fronde contre la réforme du collège continue : plusieurs syndicats ont appelé à la grève pour le 8 septembre. Les points les plus contestés demeurent les nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) associant au moins deux matières différentes au sein d’un même cours, l’enseignement de la deuxième langue dès la 5e, et l’EPI « langues et culture de l’Antiquité », qui va remplacer les options latin-grec. Sans oublier les nouveaux programmes du CP jusqu’à la 3e…
Sentiments mitigés. « Vivement la rentrée ! », se réjouit Christophe Chartreux sur son blog « Prof en campagne » : « Pour la première fois depuis si longtemps, j’ai la certitude de COMMENCER quelque chose, bien plus que de RE-commencer. Une réforme, décriée ou soutenue, va permettre de COMMENCER à regarder et à pratiquer le collège de manière différente. Il était temps ! », écrit l’enseignant qui explique aussi pourquoi il ne fera pas grève le 8 septembre. Tout le monde ne partage pas cetenthousiasme. « Les enseignants ont le sentiment d’être harcelés par les réformes et de voir leur métier changer », analyse le sociologue François Dubet, dans un entretien au Café pédagogique. Coauteur du livre Réformer le collège (PUF), qui paraît le 31 août, et « plutôt favorable à la réforme »du collège, François Dubet ajoute que « les enseignants ont le sentiment d’une sorte de fébrilité, de directives qui ne produisent jamais d’effets ».
« Pédagogos ? » Mais la fébrilité est également apparue dans les débats sur les réseaux sociaux. Certains enseignants le déplorent, tel Yann Houry dans son billet « Les profs ». Il quitte Twitter. Pour lui, ce ne sont pas les réformes qui rendent les protestataires malheureux : « Les profs n’en finissent plus de s’autoexciter, se répétant à l’envi que les “pédagos” ont pris le pouvoir », proteste-t-il. Sur son blog « C’est au pied du mur… », Mila Saint Anne signe un billet savoureux sur ces débats byzantins : « On ne naît pas pédagogo, on le devient. » « C’est la faute à Kevin ! » – ce prototype des élèves en difficulté qu’elle a tenté de sauver de leurs très mauvaises notes –, plaisante l’auteure, si elle est devenue « pédagodiche ». Avant de conclure que « les pédagogos, c’est comme les licornes, ça n’existe pas ».
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Numérique. A propos de l’éducation aux médias et à l’information (EMI), enseignée au primaire, au collège et au lycée, la brochure 2016-2017 « Médias et information, on apprend ! » du Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi) fait le point sur cette matière transversale qui éduque au sens critique, à la culture numérique et à l’utilisation des nouveaux outils de communication.
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