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L’ÉVÉNEMENT
Ce n’est pas moi, c’est lui ?
Coup sur coup, trois anciens ministres du gouvernement Hollande ont annoncé leur candidature à l’élection présidentielle, proclamant leur désaccord avec la politique menée depuis 2012.Hollande lui-même, dans un entretien avec des journalistes, n’a pas hésité à critiquer le recours à l’article 49-3 pour faire passer la loi ElKhomri, suggérant que ce n’est pas de sa faute, mais de celle de Valls ! Spectacle lamentable.Qui croient-ils tromper ? Pensent-ils vraiment que les travailleurs et les jeunes ont oublié leur responsabilité, de ministres et de président, dans les coups subis depuis 2012 ? Nous sommes à quelques jours de la rentrée scolaire. Une rentrée qui va s’effectuer dans des conditions des plus difficiles, en particulier pour les enfants des familles ouvrières et populaires, soumis au résultat des réformes Hamon-Peillon : une école qui n’a plus pour vocation première l’instruction ordonnée sur des programmes et délivrée par des enseignants formés aux disciplines (1).La rentrée se fait dans des conditions dramatiques pour les élèves en difficulté, privés des moyens spécifiques auxquels ils avaient droit jusqu’à présent. Et ces ministres et président sans conscience vont nous dire : ce n’est pas moi, c’est lui, c’est l’autre ? Honte à eux !Du point de vue de la lutte de classe, la rentrée se fait sous le signe d’une répression renforcée contre les militants syndicaux, répression déchaînée par le gouvernement comme par des municipalités du PS et du PCF. Ce n’est pas moi, c’est l’autre ? Allons donc.Et la réforme El Khomri, ne l’ont-ils pas tous approuvée en leur temps, même si aujourd’hui, pour des calculs bassement électoraux, certains prennent leurs distances ?A juste titre, les organisations syndicales qui ont combattu durant quatre mois contre la réforme El Khomri en exigent aujourd’hui l’abrogation. De nouvelles initiatives sont annoncées pour le 15 septembre. La question centrale est celle de la rupture, totale et complète, avec toute la politique du gouvernement Hollande et de ceux qui l’ont précédé. Donc de l’abrogation de toutes les contre-réformes adoptées, élaborées sous l’égide des Hamon, Montebourg, Duflot, Hollande, Valls.C’est maintenant, c’est tout de suite que la question est posée face aux conditions dramatiques de cette rentrée scolaire, face aux attaques sans précédent dans les collectivités territoriales, face au démantèlement en cours des hôpitaux et de la Sécurité sociale.Changer de tête couronnée une fois tous les cinq ans afin que celui qui s’assoit sur le trône assume la continuité des mesures dictées par la classe capitaliste et par l’Union européenne ? Personne n’y croit, personne n’en veut. La question centrale est bien celle de la rupture. Donc maintenant, tout de suite, de la lutte de classe unie pour ouvrir la voie à la rupture.Daniel Gluckstein___(1) Dans certains cas de figure, les enseignants peuvent même être « remplacés » par des personnels qui ne le sont pas : voir l’article publié dans La Tribune des travailleurs, n° 48, page 5.
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