Manuel Valls appelle les socialistes à l'unité et rend hommage à Cambadélis
Par Pierre GLACHANT | AFPAFP/AFP - Le Premier ministre Manuel Valls lors d'un meeting du Parti socialiste le 1er février 2015 à Paris
Le Premier ministre, Manuel Valls, a lancé dimanche un vibrant appel à l'unité dans la perspective des départementales, en s'exprimant devant les secrétaires de section du Parti Socialiste, réunis à la Mutualité, et a rendu un hommage appuyé au responsable du parti, Jean-Christophe Cambadélis.
"Je sais les efforts que tous ici allez faire" pour la campagne des départementales en mars "et je ne me résouds pas, tout comme vous, à voir ces efforts brisés par des divisons. Ces divisions, dans ces temps-là, elles ne sont pas responsables", a souligné le chef du gouvernement devant plusieurs centaines de secrétaires de section, qui reflètent la base du PS et ses militants.
"Oui, il y a une responsabilité à faire l'unité. Cela est nécessaire, pas seulement pour les socialistes, pas seulement pour la gauche, mais tout simplement pour les Français", a insisté le Premier ministre.
Ce thème réitéré de l'unité défendu par Manuel Valls intervient alors que le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a pourfendu le PS dans le Journal du Dimanche, le qualifiant d'"astre mort" au "logiciel périmé".
Des propos qui passaient mal dimanche matin à la Mutualité où plusieurs personnalités du PS se sont agacées devant la presse d'une "orientation dramatique" car "la gauche divisée, ça sera la gauche éliminée" laissant le chemin libre "à la droite néo-thatchérienne et au Front national", pour reprendre les termes du secrétaire national du PS, Christophe Borgel.
L'ancien ministre de l'Education, Benoît Hamon, de l'aile gauche du parti, s'est déclaré pour sa part "désolé" par la saillie de Jean-Luc Mélenchon.
"Allez voter, faites un choix mais allez voter, la participation aux élections locales et nationales est un impératif. Participer et voter (...) c'est aussi un devoir et c'est la meilleure réponse" que l'on puisse apporter à la situation issue des événements de janvier, a martelé Manuel Valls, alors que les électeurs votent dans le Doubs pour une législative partielle.
- Appui à Cambadélis -
Alors que le PS entre dans quelques jours dans la phase active de sa préparation au congrès de Poitiers en juin, Manuel Valls a rendu d'autre part un hommage appuyé à Jean-Christophe Cambadélis qui, "depuis des mois, patiemment, reconstruit le PS (...) sans relâche".
"Jean-Christophe, ta loyauté, ton engagement et ta volonté de reconstruire une grande formation politique peuvent être mis à ton actif. N'en doutez pas, je sais que tu as le sens de l'Histoire, le sens de la loyauté et que tu prépares l'avenir", a ajouté le Premier ministre, couvert par les applaudissements.
Jean-Christophe Cambadélis reçoit ici un appui de taille, lui qui compte bien se faire adouber officiellement premier secrétaire à Poitiers, n'ayant l'année dernière été désigné à la tête du parti que par son conseil national ou "parlement".
Le Premier ministre a également expliqué l'action de son gouvernement, revenant à deux reprises sur la loi Macron qui suscite de fortes réticences dans les rangs socialistes.
"Nous devons lever les freins, les blocages (...) Cette loi est aussi une loi de gauche, portée par Emmanuel Macron (...) Cette loi n'enlève rien à personne. Au contraire, elle crée des (opportunités) pour ceux qui en ont trop peu", a-t-il insisté.
L'allocution de Manuel Valls s'inscrivait pleinement dans le calendrier politique des semaines et des mois à venir, alors que la réunion des secrétaires de section du PS a pour thème "Faire vivre la République", à savoir les mesures à prendre pour l'"après-Charlie".
Marie-Pierre de la Gondrie, secrétaire nationale du PS, a évoqué plusieurs pistes à développer, comme des programmes de recherches sur la radicalisation religieuse, l'amélioration des services de renseignement ou encore des programmes de "déradicalisation" de jeunes jihadistes revenant en France.
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