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dimanche 1 février 2015

Le Parti socialiste se réunit pour préparer "l'après-Charlie"...

Le Huffington Post


Le Parti socialiste se réunit pour préparer "l'après-Charlie"... et les élections départementales qui s'annoncent comme une déroute

Publication: Mis à jour: 


PARTI SOCIALISTE
Le Parti socialiste se réunit pour préparer "l'après-Charlie"... et les élections départementales qui s'annoncent désastreuses | AFP

POLITIQUE - Jean-Christophe Cambadélis convie dimanche 1er février à Paris un millier de secrétaires de section du PS, reflet de la base du parti, pour une réunion consacrée à l'"après-Charlie", mais les départementales de mars, thème initial du rassemblement, et le congrès de juin devraient faire l'objet de nombreux apartés.
Le Premier ministre Manuel Valls, tout juste rentré de Chine, doit prononcer une allocution en milieu de journée lors de ce meeting à la Mutualité à Paris autour du thème "Faire vivre la République".
Réunion habituelle dans un contexte qui l'est moins
Il s'agit d'une réunion traditionnelle du PS en début d'année, permettant habituellement de mobiliser les troupes socialistes pour l'année à venir, mais le premier secrétaire a considéré que le contexte actuel, encore très marqué par les attentats de début janvier, ses conséquences et ses interrogations sur la société française, nécessitait de donner un ordre du jour spécifique à ce rassemblement.
Trois groupes de travail spécialement mis sur pied présenteront leurs rapports, l'un sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme (rédigé par Marie-Pierre de la Gontrie), l'autre sur la coordination européenne en matière de lutte contre le terrorisme (Philip Cordery) et le troisième sur la préservation de la cohésion républicaine (Laurent Dutheil). Leurs trois auteurs sont secrétaires nationaux du PS.
Les trois rapports n'étaient pas disponibles dans l'immédiat, mais Philip Cordery, interrogé par l'AFP, entend mettre en évidence dans son travail "les conséquences au niveau européen de l'après-11 janvier", notamment dans le domaine de la coopération sur les questions de sécurité intérieure, sur la coopération avec les pays tiers et enfin le rôle de l'UE dans la construction d'une "société du vivre-ensemble".
"On a besoin dans cette période de réaffirmer nos valeurs et de faire en sorte que nos principes soient bien appliqués", a-t-il souligné, en indiquant qu'il soumettrait dans les prochains jours ses propositions au Parti socialiste européen (PSE), qui regroupe les partis socialistes et sociaux-démocrates du continent.
Les frondeurs moins visibles

"L'après-Charlie est un sujet tellement important qu'il faut évidemment qu'on en débatte. Dans le contexte actuel, on n'aurait pas pu rester à mouliner sur le congrès" du PS, début juin à Poitiers, a dit à l'AFP Juliette Méadel, porte-parole du parti.
"Au vu de la teneur de nos débats au dernier Bureau national (l'instance dirigeante du PS), confie-t-elle, je vois assez mal qui pourrait tenter d'amorcer un débat pré-congrès."
"La visibilité des frondeurs, elle est moindre, admet la porte-parole, car ils savent bien que le moment n'est pas aux divisions internes. Et c'est tout à leur honneur de ne pas rompre cette unité nationale."
"On est dans l'après-Charlie, dans la République, dans les questions de laïcité, de jeunesse, de réponse au terrorisme", insiste la porte-parole, favorable elle-même à l'instauration d'un "service civique obligatoire", non "pas pour en faire une punition", mais pour "reforger un sentiment d'adhésion" à la société.
Préparation du congrès
Jean-Christophe Cambadélis interviendra dimanche à la clôture des travaux. Il n'en reste pas moins que le calendrier politique va imposer ses impératifs et que le débat risque bien de repartir de plus belle au PS.
La préparation du congrès "va démarrer après cet événement" dimanche, convient elle-même Juliette Méadel, en rappelant que le dépôt des contributions (des textes de propositions appelés ensuite à être retravaillés, fusionnés, etc... pour se retrouver dans une motion qui sera soumise au congrès) est fixé au 7 février. Ces contributions s'annoncent d'ores et déjà nombreuses, trois pour l'aile gauche seule.
L'ancien député PS Jérôme Guedj, de l'aile gauche, espère quant à lui que les élections départementales des 22 et 29 mars seront évoquées dimanche.
"Je ne voudrais pas qu'on occulte nous-mêmes un rendez-vous électoral important, dans cinquante jours, qui a besoin d'être mis en avant, met-il en garde. On ne parle pas assez des élections départementales et de l'enjeu du rassemblement pour les gagner."
Le PS pourrait perdre "au moins la moitié" de ses départements
Le niveau de participation sera une donnée-clé des prochaines élections départementales du 22 mars. Pour pouvoir se maintenir au second tour, il faut en effet soit être arrivé parmi les deux premiers, soit obtenir au moins 12,5% des inscrits. Une abstention de 50% implique que celui arrivé troisième recueille au moins 25% des voix pour se qualifier. "L'obsession de tous les élus que je rencontre, c'est d'être dans les deux premiers" le 22 mars, raconte Jérôme Sainte-Marie (PollingVox)
Difficile à franchir, cette barre risque d'être fatale à la gauche - et surtout au PS -, qui partira à la bataille souvent en ordre dispersé. En l'absence d'accord national, on verra les écologistes d'EELV tantôt avec le PS, tantôt avec le Front de gauche. Celui-ci veut constituer des "majorités anti-austérité", sans les forces soutenant le gouvernement.
A la tête de 61 départements sur 101, la gauche pourrait donc subir une Bérézina, après celle des municipales et des européennes. "Au moins la moitié" de ces départements vont être perdus, redoutait un ministre au mois de décembre
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