"Disponible" pour 2017, Mélenchon ne sera pas "un obstacle" pour la gauche du PS
Par Baptiste PACE | AFPAFP/AFP/Archives - Jean-Luc Mélenchon à Pau, le 13 novembre 2014
Jean-Luc Mélenchon, bien que "disponible" pour la présidentielle de 2017, "ne sera jamais un obstacle" pour une candidature commune à la gauche du PS, cet "astre mort", plaidant, comme une partie des écologistes, pour un "rassemblement citoyen" allant jusqu'aux socialistes dits "frondeurs".
"Pour 2017, je suis disponible." Le titre barre une page entière d'interview dans Le Journal du Dimanche. Mais avant même la mise en kiosque, M. Mélenchon a dénoncé une "manipulation" de ses propos "pour en faire une annonce de candidature".
"Si nous devions gouverner, je saurais le faire. Je veux notre victoire. Je crois qu'il faut travailler à une candidature commune", a-t-il également déclaré au JDD, une semaine après la victoire du "parti frère" Syriza en Grèce et au lendemain d'une manifestation du parti anti-austérité Podemos à Madrid, à laquelle il a participé.
Alors qu'un porte-parole d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) proche de Cécile Duflot, Julien Bayou, a émis vendredi l'idée d'une primaire rassemblant EELV, le Front de Gauche, Nouvelle Donne, des "mouvements citoyens" et les socialistes dits "frondeurs", M. Mélenchon a précisé sa position dimanche sur France 3: "On m'a confié l'honneur d'être le candidat de l'autre gauche la dernière fois. Nous avons réuni 4 millions de voix, nous avons fait 11%. Maintenant, il faut faire mieux! Mieux de tous les points de vue. Ma personne ne sera jamais un obstacle."
"Je veux me rendre utile. (...) J'accepte de bon c?ur le poste de combat que l'on me donne." Mais "je ne serai jamais le problème. (...) Si nous avons une instance capable de prendre une décision, je m'y soumettrai", a-t-il insisté.
L'ancien sénateur socialiste a salué l'initiative -personnelle- de M. Bayou, alors qu'EELV était allié au PS en 2012 et a gouverné avec lui jusqu'au retrait de Mme Duflot avant l'arrivée à Matignon de Manuel Valls en avril 2014. Le porte-parole d'EELV "admet le fait qu'il y a bien un espace politique" à gauche du PS, "première bonne nouvelle", s'est réjoui M. Mélenchon.
- Hamon se "désole" de la charge de Mélenchon -
Deuxième point d'accord, "on ne peut pas se contenter d'un cartel de partis (...) Nous avons besoin d'un mouvement citoyen qui parte de la base, un rassemblement citoyen comme ça s'est fait à Grenoble" avec la victoire face au PS de l?écologiste Eric Piolle, allié au Front de Gauche, lors des municipales.
Car le PS, selon M. Mélenchon, est "un astre mort". "Son logiciel est périmé" et ses dirigeants "cajolent la finance", a-t-il martelé dans les colonnes du JDD, suscitant de nouveau l'exaspération des dirigeants socialistes réunis dimanche à la Mutualité.
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis -"sans doute le plus malin" mais son "chantage" au vote utile est "insupportable" dixit M. Mélenchon- a ironisé sur "la petite obsession socialiste" de son ancien camarade de parti. "Si l'astre était mort, il n'en parlerait pas", a dit le député de Paris, qui avait jugé "irresponsable" la proposition de M. Bayou de "primaires de la radicalité" moyennent une "scission du Parti socialiste".
La nouvelle charge de M. Mélenchon "me désole" dans un contexte "où le FN peut passer devant la gauche" aux départementales de mars, a expliqué l'ancien ministre Benoît Hamon, membre de l'aile gauche du PS et pourtant très critique à l'écart de la politique du gouvernement. "On se réjouirait presque des mauvais résultats de l'autre formation de gauche", a-t-il soupiré.
Mais une semaine après la nomination comme Premier ministre grec d'Alexis Tsipras -qui sera reçu mercredi à Paris par François Hollande- et avec l'audience croissante de Podemos en Espagne, M. Mélenchon croit à une "nouvelle dynamique" en Europe. Selon lui, M. Hollande doit donner "des preuves concrètes de son affection tardive pour Tsipras. A lui de prendre l'initiative d'un moratoire sur la dette grecque". Et d'assumer ce désaccord avec Angela Merkel.
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