Low cost…
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Rarement un Premier ministre et un gouvernement (de « gauche » de surcroît) n’avaient affiché autant d’arrogance et de haine contre la grève. Pour Valls, la grève des pilotes, expression d’une « attitude égoïste », n’avait « aucune raison » et devait cesser « le plus vite possible ».
Le soutien apporté par la CFDT à la direction d’Air France et au gouvernement ne fut pas pour surprendre, le supplétif « syndical » Berger dénonçant une grève « indécente » et « corporatiste ». En revanche, malgré le flot de propagande déversé contre les « nantis et privilégiés », la grève a suscité de nombreuses réactions de sympathie dans de larges secteurs de la classe ouvrière.
Nul n’ignore l’enjeu de la grève, au-delà même d’Air France, ainsi explicité par Valls : « Nous sommes dans un univers concurrentiel, celui du “low cost” (…). La démonstration est donc faite que rien ne peut arrêter la réforme. » Et de marteler : « Notre pays connaît beaucoup de blocages et ma tâche, ma mission est bien de lever ces blocages et de conduire les réformes. »
Généraliser le low cost dans tous les domaines : telle est la ligne du gouvernement ! Refus du statut unique pour tous les pilotes… et maintenant, le gouvernement s’en prend de nouveau au statut de la fonction publique dont il exige que les organisations syndicales « négocient » la refonte, c’est-à-dire le démantèlement.
Low cost : le gouvernement annonce un plan destructeur sur la Sécurité sociale qui remet en particulier en cause tous les acquis de la branche famille (par exemple le congé parental). Pour le justifier, il fait resurgir, tel le monstre du Loch Ness, le prétendu déficit de la Sécurité sociale. Mais d’où vient-il, ce prétendu déficit… sinon des centaines de milliards d’euros d’exonérations accordés depuis plus de vingt ans aux patrons par les gouvernements successifs ? Et à quoi servent-elles ces exonérations, sinon à transiter directement vers les places boursières, vers la spéculation financière, sans créer un seul emploi, et même en accélérant la destruction des emplois existants ?
On ne toucherait pas là à des questions centrales communes à tout le mouvement ouvrier ?
Low cost généralisé… mais pas pour la guerre dans laquelle le gouvernement Hollande-Valls vient de s’engager au Moyen-Orient, à coups de centaines de millions d’euros.
Le principal syndicat des pilotes, ayant fait reculer le gouvernement sur le plan Transavia Europe, a pris acte de ce que les conditions de la poursuite de la grève n’étaient pas réunies. N’étant pas parvenu à imposer le maintien du statut unique, il a refusé de signer le protocole, préservant ainsi son indépendance pour les combats à venir.
N’y a-t-il pas matière à réflexion plus générale pour les combats, pour le combat d’ensemble de la classe ouvrière et de ses organisations : indépendance et unité pour le retrait du pacte de responsabilité et de tous les plans du gouvernement ?
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