HISTOIRE et CIVILISATION
Disque de Phaistos : deux linguistes pensent avoir décrypté l'un des plus grands mystères de la Grèce antique
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Un archéologue pense avoir décrypté l'un des plus grands mystères de la Grèce antique | Heraklion museum © Ministry of Culture and Sports
ARCHÉOLOGIE - A première vue, ce n'est qu'un disque en argile de 17 centimètres de diamètre pour 20 millimètres d'épaisseur. A première vue seulement. Cette énigme a commencé en 1908 quand ce mystérieux disque, vieux de 4000 ans a été découvert en Crète dans le palais de la ville aujourd'hui disparue de Phaistos. Cent ans plus tard, personne n'avait encore réussi à traduire le mystérieux langage écrit sur le disque datant de 1700 avant Jésus-Christ. Deux spécialistes du langage pensent avoir enfin résolu l'énigme. Dans une conférence donnée à la fin du mois d'octobre, l'un d'eux a expliqué les dessous de cette découverte.
Pendant six ans, Gareth Owens, un chercheur en linguistique de l'Institut technologique de Crète et John Coleman, un professeur de phonétique à Oxford ont étudié ce qu'ils appellent "le premier CD-ROM minoen" (minoen du nom de la civilisation sous laquelle le disque a été gravé). Les Minoens sont une civilisation pré-grecque qui règne en Crète jusqu'en 1450 avant Jésus Christ.
Selon les conclusions des deux chercheurs, ce disque serait en fait un texte de prière à la déesse mère, une figure capitale du panthéon minoen. Prudence cependant, comme le rappelle le site spécialisé Archeology News Network, de nombreuses interprétations ont été avancées concernant ce disque. Le problème : il n'y a que 241 signes gravés sur les deux faces, "ce qui représente un très court texte et donc empêche de pouvoir infirmer ou confirmer toute proposition". De plus, le disque de Phaistos donne à voir un système d'écriture jamais encore retrouvé dans les fouilles des sites minoens, ni même ailleurs.
Selon l'interprétations des deux linguistes, un mot revient à plusieurs reprises sur les deux faces, celui de "mère". La première face du disque parle d'une femme attendant un enfant, la seconde rendrait hommage à une femme qui vient d'être mère. Gareth Owens et John Coleman se sont en fait appuyés sur des études précédentes sur les hiéroglyphes crétois ainsi que sur le linéaire A, un système d'écriture minoen et sur le linéaire B, un système d'écriture mycénien pour pouvoir le décrypter :
IQEKURJA,qui pourrait signifier "mère enceinte" et/ou "déesse"
IQE, qui pourrait signifier "mère" et/ou "déesse". Ce mot apparaît à plusieurs reprises.
IQEPAJE or IQE-PHAE, qui pourrait signifier "mère brillante" ou "déesse"
"L'existence de la déesse mère était supposée depuis un siècle par ce que nous savons de la religion minoenne, encore fallait-il le prouver dans les textes", a expliqué Owens à nos confrères du Huffington Post américain. "C'est désormais chose faite". A-t-on vraiment résolu "l'une des plus persistantes énigmes de l'archéologie du monde méditerranéen" selon les termes du Monde? Gareth Owens affirme en tout cas que sa découverte permet de traduire "près de 90%" du texte inscrit sur le disque.
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